Urbanisme, habitat et construction au Burkina : le ministre de tutelle revient sur les missions essentielles de son département

Le ministère de l’Urbanisme et de l’habitat a tenu mardi, une conférence de presse à Ouagadougou pour aborder des sujets d’actualité en lien avec ce département ministériel. Face aux Hommes de Médias, les missions essentielles dudit ministère étaient au menu des échanges.

Une délégation du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat avec à sa tête le ministre Maurice Dieudonné Bonanet, a organisé un point de presse ce mardi 07 mai 2019 à Ouagadougou. Dans le contexte post-insurrectionnel dans lequel évoluent les travaux du ministère, Maurice Bonanet revient sur les missions essentielles de son département.

Le ministère en charge de l’urbanisme et de l’habitat, conformément à ses missions, assure la mise en œuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière d’urbanisme, d’habitat et de construction. Ce sont des missions qui sont mises en œuvre dans le cadre du programme présidentiel et du plan national de développement économique et social (PNDES). “Notre combat au quotidien est de travailler à réussir ces missions au profit des populations” , a laissé entendre le ministre de l’urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, tout en précisant les exercer avec des acquis certes, mais aussi avec des difficultés inhérentes à toute action humaine. Selon le ministre, ces acquis ont été engrangés grâce à la bonne participation/collaboration des populations et des acteurs de la chaîne de l’urbain et de la construction.

A l’occasion de cette rencontre avec les Hommes de Médias, six (06) grands points ont été au menus des échanges à savoir, le lotissement, l’apurement du passif, la mobilisation du foncier par les promoteurs immobiliers, les zones non loties, le programme national de construction de logements et le bail d’habitation privée.

Concernant la question du lotissement, Maurice Bonanet a expliqué qu’à leur arrivée en 2016, il restait 88 chefs-lieux de communes rurales qui n’avaient jamais connu leur premier lotissement. Mais à ce jour, 40 lotissements sont implantés, 24 dans le processus d’implantation (levé d’état des lieux, adoption du plan définitif par la commission communale et implantation), et 22 prévus au programme d’activités de 2019. “Donc le volet du programme présidentiel sera entièrement réalisé dans le quinquennat” , a-t-il soutenu et de rappeler que pour des diverses raisons liées à des tentions sociales, les autorisations de lotissement avaient été suspendues depuis 2013. Cette suspension n’a été levée qu’en 2018.

A la suite des travaux de la commission d’enquête parlementaire sur le foncier, il a été recommandé d’apurer le passif foncier urbain pour la période 1995 à 2015. Cette recommandation est d’ailleurs en droite ligne des engagements présidentiels qui visaient entre autres, l’achèvement des lotissements en cours dans les communes et la résolution des contentieux. Après étude de ce rapport, le gouvernement a décidé par un décret, la mise en place d’une commission interministérielle pour apurer effectivement le passif dans les 49 communes concernées. Selon le ministre, la mission de cette commission interministérielle est déclinée en deux grands aspects à savoir, une recherche et une analyse documentaire en premier lieu, et ensuite le travail de terrain. Il a précisé que cette commission devait investir sur les dérives de 20 ans de gestion du foncier.

Pour la mobilisation du foncier par les promoteurs immobiliers, c’est dans le cadre de la gestion du patrimoine des particuliers que les transactions dans lesquelles les promoteurs sont impliqués, se font en milieu rural. A entendre le ministre, la loi sur la réorganisation agraire et foncière (RAF) de 2012, a conforté le principe des trois propriétaires à savoir, l’État, les collectivités territoriales et les particuliers. Sinon, au temps de la “Révolution jusqu’à l’entrée en vigueur de la RAF de 2012, toutes les terres appartenaient à l’État” , a rappelé le ministre de l’urbanisme.

Quant aux zones non loties, leur progression est restée importante. Selon Maurice Bonanet, les mesures correctives de nature à inverser cette tendance, sont conçues et devront être appliquées dans les mois à venir. A l’en croire, un document, cadre d’intervention stratégique pour la résorption de l’habitat spontanée dans les treize (13) chefs-lieux de régions et à Pouytenga, puis un document-projet pour un programme de restructuration urbaine, ont été élaborés. “C’est au total, 21 904 hectares qui sont concernés sur l’ensemble des 14 localités, dont 13 228 hectares à Ouagadougou et 2 030 à Bobo-Dioulasso” , a confié le ministre.

Pour ce qui est de la construction de logements, le gouvernement a lancé le Programme national de construction de logements (PNCL), appelé communément programme 40 000 logements. Le ministre de l’Urbanisme a précisé qu’à ce jour, ledit programme est à 4000 logements construits, du point de vue exécution. Selon lui, son département est en concertation avec les institutions financières pour que les délais de remboursement qui sont actuellement de 7 à 8 ans, passent à 15 voire 20 ans, afin de rendre supportables les traites, comme ce qui se passait sous la Révolution. Aussi dans le cadre de l’accélération de la mise en œuvre du programme, le ministère vient de signer avec trois (03) promoteurs internationaux pour la réalisation de 26 000 logements. “Ce, en plus des efforts consentis par les promoteurs immobiliers nationaux pour accompagner le PNCL” , a soutenu le ministre.

Le dernier point concerne la loi, portant bail d’habitation privée au Burkina Faso, adoptée par le Conseil national de la Transition, le 22 décembre 2015. Cette loi a prévu, en certaines de ses dispositions, la prise de décrets et d’arrêtés. En effet, l’arrêté portant sur le référentiel des valeurs des coûts de réalisation a été signé. Selon le ministre, des rencontres de concertations avec les différents acteurs concernés par la mise en œuvre de la loi, de son décret et de son arrêté, se sont déjà tenues. Il a ajouté qu’une vaste campagne de communication, de vulgarisation et de sensibilisation sur les différents textes, démarrera d’ici à juin 2019, en collaboration avec certains partenaires. “Après cette étape, des contrôles seront menés, afin de vérifier le respect effectif de la loi” , a conclu le ministre Maurice Bonanet.

 

 

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