Une université virtuelle attendue pour la rentrée 2019 au Burkina Faso

Le Burkina Faso entend se lancer dans un projet d’université virtuelle. A l’image du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire, c’est au tour du pays des hommes intègres d’attendre la concrétisation dudit projet prévu dès la rentrée 2019. En effet, les autorités rassurent qu’il sera mieux pensé que les exemples ouest-africains.

Le chargé de mission du projet, Jean-Marie Dipama confie que l’idée de l’université virtuelle du Burkina Faso est née d’un constat : les infrastructures des universités publiques sont vétustes et ne peuvent pas accueillir autant d’étudiants qu’elles le devraient. A entendre M. Dipama, le nombre de nouveaux bacheliers augmente chaque année d’environ 11 % au Burkina. Par exemple en 2015, ils étaient 26 954, puis 30 000 en 2016 et 35 000 en 2017. Cependant, les universités publiques traversent une crise structurelle liée à la qualité de la formation. Selon Jeune Afrique, le ratio moyen d’encadrement dans le monde, est de 25 étudiants par enseignant d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Pourtant au Burkina Faso, il est actuellement de 112 par enseignant, ce qui rend l’encadrement peu efficace. Alors, l’université virtuelle se présente comme un remède à ces maux.

« Elle veut exploiter les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour promouvoir un enseignement supérieur qualifiant et efficient », souligne le professeur Jean-Marie Dipama. Les domaines de formations privilégiés sont les sciences exactes et appliquées. Ces formations peuvent être initiales, continues, diplômantes ou certifiantes. En termes d’équipement, il est prévu la construction de salles de production, de visio-conférences, de numérisation et d’amphithéâtres connectés. Certes, les difficultés de connexion à Internet sont courantes dans le pays. La capacité maximale est d’environ 18 gigabits, a révélé, en 2017, le ministre du Développement, de l’économie numérique et des postes, Hadja Fatimata Ouattara, lors de la quinzième rencontre entre le gouvernement et le secteur privé. Mais cela ne devrait pas poser de problème, rassure le professeur Jean-Marie Dipama. Il fonde son espoir sur les divers projets de construction de réseaux de fibres optiques qui sont actuellement en cours.

L’université virtuelle se donne diverses missions techniques et pédagogiques : le renforcement permanent des capacités des enseignants et formateurs, la production de contenus pédagogiques numériques, des formations ciblées pour les adultes en partenariat avec les collectivités et services techniques sur des besoins spécifiques dans des secteurs tels que l’agriculture, la santé et l’élevage. Selon le chargé de mission du projet, les étudiants seront initiés à l’entrepreneuriat afin de promouvoir l’auto-emploi. Des salles seront aménagées pour des cours par visio-conférence avec des spécialistes à travers le monde. Chaque offre de formation sera mise en œuvre en fonction des besoins du marché de l’emploi et pourra éventuellement prendre fin en cas de saturation du marché. L’université virtuelle entend également être une plateforme technologique fédératrice de l’ensemble des universités du Burkina. Elle veut, à travers ses partenaires, acquérir des modules de formation et les mettre à leur disposition en fonction de leurs besoins.

L’université virtuelle, attendue pour 2019, sera construite en deux phases. La première, estimée à 25 milliards de francs CFA, prévoit la construction du siège et de trois espaces numériques ouverts dans la commune de Ouagadougou, sur les sites des arrondissements 3, 6 et 11. C’est là où seront produites, numérisées, mises en ligne et archivées les offres de formation. La seconde phase consiste en la construction de deux espaces numériques ouverts à Bobo-Dioulasso et d’un espace numérique ouvert dans chacun des chefs-lieux des 11 autres régions. À terme, l’ensemble du projet pourrait coûter 86 milliards de francs CFA. Reste à savoir si les effectifs en termes d’encadrement seront suffisants pour dispenser des enseignements aussi qualitatifs qu’un enseignement en présentiel. À titre, d’exemple, l’université virtuelle du Sénégal est très critiquée sur ce point et les résultats ne sont pas au niveau des espérances.

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