Tabagisme : 4400 décès au Burkina, la MABUCIQ reste de marbre

Afrique contre le tabac (ACONTA) et ses partenaires veulent une fois de plus attirer l’attention des autorités sur la situation de la lutte antitabac au Burkina. Ce 09 août le coordonateur de l’ACONTA, Salif Nikiéma et les autres partenaires que sont le réseau des journalistes antitabac (REJAT), l’Union des Associations contre le tabac (UACT),  la ligue des consommateurs ont demandé au gouvernement de faire appliquer les 5 recommandations de la mission d’information du parlement et au ministère de la santé de se réveiller.

Dans sa lutte inlassable contre la consommation du tabac, l’ACONTA et les autres partenaires que sont le réseau des journalistes antitabac (REJAT), l’Union des Associations contre le tabac (UACT) et la ligue des consommateurs, ne cessent depuis plusieurs mois d’attirer l’attention des autorités sur la fébrilité dont elles font montre dans l’application strict de la loi antitabac au Burkina, alors qu’on assiste à 4.400 décès du fait du tabagisme au Burkina.

Au cours d’un point de presse, le coordonnateur de l’ACONTA a fait étalage de la situation qui prévaut quant à la non mise en application du décret portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac. Rappellant les faits, le coordonnateur explique que les ministères des finances et celui du commerce avaient signé un arrêté sur le système de suivi et de traçabilité des produits du tabac basé sur les normes CODENTIFY. “ En effet, CODENTIFY est un système qui appartient à l’industrie du tabac et par conséquent échappe au contrôle de l’état”, confie Salif Nikiéma. Par la suite, une mission d’information parlementaire a produit un rapport avec 5 recommandations parmi lesquelles la relecture de l’arrêté sur le codentify, la création d’une unité antitabac au sein des forces de sécurité, la mise en place d’un fonds de financement des activités de lutte contre le tabac.

Si d’un côté les ministères des finances et celui du commerce veulent avaliser un arrêté avec des normes codentify, de l’autre côté ont assiste à un bras de fer entre le ministère de la santé et Mabucig. Le tribunal de grande instance de Bobo Dioulasso a ouvert un procès le 11 avril 2017 opposant ces derniers. “Après l’ouverture du procès, la Mabucig a incriminé des articles de la loi antitabac comme étant anticonstitutionnels” a expliqué le coordonnateur. Pour lui la Mabucig fait du dilatoire à tel point que la procédure est bloquée depuis 120 jours.

Dans le fond, l’industrie du tabac refuse de se conformer aux lois et “ nos autorités le savent” insiste Nikiéma. Pour preuve, la loi exigeant les avertissements sanitaires graphiques de 60% sur les paquest et cartouches de cigarettes est foulée au pied par l’industire du Tabac au Burkina. “Le Sénégal a adopté sa loi antitabac le 14 mars 2014… l’industrie du tabac a juste eu un délai de 9 mois pour se conformer à la loi. Imperrial Tobacco qui est propriétaire de la MABUCIG au Burkina Faso et reconnu au Sénégal sous le nom de MTOA va mettre sur le marché sénégalais les nouveaux paquets de cigarettes avec des images le 26 août prochain c’est – à dire dans 17 jours”, explique le coordonnateur.

ACONTA et ses partenaires n’attentent pas se laisser décourager par la situation au Burkina. Ces organisations de lutte appellent la cour d’appel de Bobo  a accélérer le processus, puisque le dossier est maintenant à ce niveau; au gouvernement de faire appliquer les recommandations de la mission d’information parlementaire et au ministère de la santé d’appliquer la loi interdisant de fumer dans les lieux publics, celle de la publicité et l’interdiction de la vente aux mineurs et par les mineurs.

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