SYNAFI : Deux jours de congrès pour renforcer les capacités de ce syndicat

Le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) a ouvert ce vendredi 9 novembre 2018, son premier congrès ordinaire. Ce premier congrès qui s’étend sur deux jours, est une occasion pour les agents des finances d’échanger sur la vie de leur syndicat, son renforcement tout en faisant ressortir le bilan des actions menées et d’élire un bureau.

Renforcer les capacités de la structure du syndicat national des agents des finances (SYNAFI), tel est l’objectif des agents du ministère de l’Économie et des Finances qui se sont réunis dans la salle de conférence de la DGCOOP, tous vêtus de rouge non pas pour une grève, mais pour échanger sur la vie de leur syndicat à travers un premier congrès ordinaire qui se tient du 9 au 10 novembre 2018 à Ouagadougou.

Grégoire Traoré, président du mois du CS-MEF

Soutenue par la coordination des syndicats du ministère de l’Économie et des Finances (CS-MEF), cette coordination mère n’a pas manqué de saluer cette initiative. « Toute lutte syndicale si elle se veut sereine et efficace, elle doit s’effectuer dans une unité d’action tout en intégrant les intérêts de notre peuple pour un progrès social et l’avènement d’une démocratie véritable », déclare Grégoire Traoré, président du mois du CS-MEF. Tout en félicitant les organisateurs, il a invité les congressistes « à la discipline, à l’assiduité aux travaux, aux débats constructifs, à faire des choix utiles pour élire un bureau syndical techniquement compétent, politique, conscient et socialement rentable pour les travailleurs du MINEFID et le peuple Burkinabè », ajoute-t-il.

Émanant du CGT-B Finance et déjà dans sa sixième année d’existence, le SYNAFI a mené des luttes historiques selon le secrétaire général, Mohammed Sawadogo. Inscrivant leur lutte dans la politique idéologique du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes, il compte relever tout défi qui s’opposera à eux. Un aperçu a été fait sur la situation nationale et internationale. Le SYNAFI n’a pas manqué de relever « la crise du système capitaliste » qui est la cause de dégradation des conditions de vie et de travail. Ils ont aussi relevé les conflits des puissances impérialistes et la montée du terrorisme. Sans langue de bois, ils ont également dénoncé la baisse des produits d’exportation et l’augmentation des denrées de première nécessité sur le plan national. « Dégradation de la situation sécuritaire », « l’absence de politique réelle de développement », « une économie aux abois », « la corruption », « la politisation de l’administration financière », « l’augmentation du prix du carburant », « les taxes de résidence », « refus du gouvernement à appliquer les protocoles d’accord », « la loi organique »… sont les différents problèmes sociaux, économiques et sécuritaires qui gangrènent le pays des Hommes intègres, selon une analyse du SYNAFI avec pour source « la crise du système capitaliste impérialiste mondial ».

Mohamed Savadogo

Concernant les enjeux de ce congrès, Mohamed Savadogo, Secrétaire général du SYNAFI, explique : « C’est d’abord travailler vraiment à la remobilisation des troupes. Vous voyez bien ces derniers temps que le gouvernement s’est mis dans une posture de farouchement lutter contre les acquis des travailleurs. Ce qui veut dire tout simplement, lutter contre les travailleurs et lutter même contre le fondement du syndicalisme au niveau du Burkina Faso et des libertés. Il est important pour nous de faire une halte pour essayer de voir dans quelles mesures, nous allons encore renforcer davantage notre syndicat et voir dans quelles mesures également, nous allons projeter les futures luttes ». Ce congrès amènera les congressistes à se pencher sur le thème suivant : « Travailleurs du Ministère de l’Économie, des Finances et du développement, renforçons les capacités organisationnelles et idéologiques du SYNAFI en vue de construire un syndicat fort, doté d’organes dirigeants dynamiques et mieux structurés sur l’ensemble du territoire national pour faire face :

-aux défis qui se posent aux travailleurs et à leurs structures de lutte dans un Burkina post insurrectionnel

– à la remise en cause de nos acquis démocratiques et sociaux

-aux tentatives d’affaiblissement et/ou de liquidations du SYNAFI

Œuvrons ensemble dans l’unité d’action pour une défense des intérêts matériels et moraux et participons activement aux luttes de notre peuple pour le progrès social et l’avènement d’une démocratie véritable ». En effet, le choix de ce thème consistera à renforcer le SYNAFI pour avoir des idéologies de lutte qui cadrent avec le contexte actuel du pays.

Congressistes

Quant au bilan des luttes menées, « nous avons un bilan très satisfaisant », déclare monsieur Savadogo puis d’ajouter : « la lutte, c’est d’abord la mobilisation. Si effectivement vous avez la mobilisation, vous avez des camarades qui adhèrent à vos mots d’ordres et autres, c’est déjà un pas de gagner. Maintenant en allant sur le plan des acquis, il faut dire aussi qu’au niveau syndical, nous avons engrangé beaucoup d’acquis. Depuis 2011 à aujourd’hui, nous avons eu un protocole d’accord qui a été appliqué mais il y a certains points qui ne sont pas encore appliqués. Dans l’ensemble, on peut dire que le bilan est vraiment très satisfaisant, très positif pour nous ».

Aussi à la question de savoir si le congrès conduira à revoir la manière de lutte du SYNAFI, Mohamed Savadogo rassure. « Une nouvelle manière de lutte, c’est à ce congrès qu’il faut le concevoir. C’est à ce congrès qu’on va ensemble travailler et voir comment, on pourra dorénavant avoir une lutte qui pourra davantage amener l’autorité rapidement à se pencher sur nos préoccupations. D’ici-là, vous allez voir les techniques qu’on va mettre en œuvre si toutefois, ce n’est pas notre souhait, l’autorité nous oblige à aller en lutte ».

L’ouverture de ce premier congrès a vu la présence d’autres organisations syndicales comme le CGT-B, CS-MEF, le SYNASDB, le SYNPTIC, de la société civile à savoir le MBDHP, l’ODJ, le REN-LAC et du monde associatif comme l’Association des retraités. Ce congrès prendra fin le samedi 10 novembre 2018 avec l’élection du bureau.

Congressistes

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