Situation sécuritaire au Burkina Faso : Des échanges entre les Nations Unies et l’opposition politique

Le chef de file de l’opposition a reçu, ce mercredi 20 février 2019, une mission des Nations Unies à son siège pour une visite. Les échanges ont porté sur la situation nationale et les échéances de 2020.

Présente à Ouagadougou dans un contexte précis « d’inter agence », la mission des Nations Unies a rendu visite à l’opposition politique burkinabè et n’a pas manqué d’exprimer sa solidarité au Peuple burkinabè face aux difficultés qu’il rencontre avec les menaces terroristes qui s’élargissent. Au cours de ces échanges, ils ont abordé les questions sur la situation nationale et les élections de 2020.

Pour le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, Mohamed IBN Chambas, « Les Nations Unies veulent voir comment être utiles, travailler avec les autorités, le Peuple burkinabè pour faire face à ce défi sécuritaire qui a créé dans les médias, une crise humanitaire assez-grand », déclare-t-il à sa sortie d’audience. La situation sécuritaire est une question qui doit être résolue. « Il faut avoir les perspectives de toutes les tendances politiques au Burkina Faso », déclare monsieur Chambas. « C’est pourquoi, nous avons rendu visite au Chef de file de l’opposition entouré par plusieurs leaders d’opposition pour avoir leur perspective possible parce que la menace sécuritaire est une menace de tous les burkinabè sans compter leurs perspectives politiques », ajoute-t-il. Pour lui, la rencontre a été fructueuse. « Nous voulons également bénéficier de l’analyse de l’opposition au Burkina Faso », confie-t-il.

Concernant le point abordé sur les élections de 2020, il s’explique : « Il est temps de commencer des discussions, des échanges, voir quelles sont les préoccupations de l’opposition. Les Nations Unies comme d’habitude peuvent rapprocher les points de vue et le consensus large pour les élections », déclare-t-il.

Quant au président du CFOP, Zéphirin Diabré, « c’est d’abord l’occasion pour l’opposition politique de dire toute son appréciation sur le rôle très important que joue depuis toujours, le système des Nations Unies dans son assistance au Burkina Faso dans les différents domaines de son combat pour le développement économique et social. La manière dont cette mission est organisée symbolise bien cette diversité des domaines d’intervention dans le système des Nations Unies », laisse-t-il entendre.

Pour le président du CFOP, l’assistance des Nations Unies est importante et nécessaire pour le Burkina Faso qui « traverse aujourd’hui des zones de turbulences ». La situation socio-politique et sécuritaire, ont fait l’objet d’analyse. « Nous avons exprimé à la mission, notre lecture sur cette situation qui, pour nous, est marquée par un échec lamentable du régime MPP et de ses alliés dans tous les domaines et principalement celui relatif à la sécurité des personnes et des biens ». Il ne manquera pas une fois de plus, de dépeindre le bilan. « Le bilan que nous traçons des trois (03) années ne nous satisfait pas du tout et cela nous inquiète par rapport à l’avenir de notre pays », a-t-il laissé entendre et d’ajouter : « Le drame qui s’est produit à Yirgou, l’inclusion des terroristes dans notre pays est en train de saper la légendaire historique cohésion sociale et cohabitation sociale, qui a toujours caractérisé le vivre en commun des burkinabè ». Il a déploré l’absence de procédure judiciaire dans l’affaire Yirgou et souhaité qu’« une action en justice soit conduite », traitée « en toute vérité et justice ». Il a néanmoins, salué l’effort du gouvernement mais souhaité plus d’actions.

La question sécuritaire a des « prolongements négatifs et néfastes pour ce qui est de l’éducation de nos enfants et des futures générations », déplore monsieur Diabré. « Nous assistons petit-à-petit à la mort du Burkina Faso demain et c’est l’un des paramètres inquiétants par rapport à cette question », a-t-il indiqué. « Nous souhaitons également que le système des Nations Unies se mette davantage du côté du gouvernement, l’assiste et le conseil pour qu’il puisse prendre la pleine mesure de la situation qui est face à nous, et trouver les solutions et les voies idoines pour que le chaos ne se produise pas. Nous avons fait cas de cette situation, le gouvernement n’a jamais pensé utile de demander son avis à l’opposition », informe-t-il.

Pour les élections de 2020, « nous voyons des paramètres, des problèmes apparaitrent à l’horizon qu’il faut mettre en garde pour ne pas saper la marche vers les élections. Aussi la situation au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), il semble que la sérénité n’est pas à ce niveau. Selon le Chef de file de l’opposition, « une CENI unie, forte et soudée » permettra « des élections libres et transparentes ». Ils n’ont pas manqué d’aborder la question du code électoral qui, selon le président du CFOP, a été imposé « aux “forcettes“ aux burkinabè à travers un vote à l’Assemblée nationale ».

Cependant, la question sécuritaire risque d’empiéter sur les élections. « On espère ne pas assister à une stratégie politique de la “terre brulée“. Il faut que tout soit mis en œuvre pour qu’en 2020, quelqu’un ne vienne pas dire que parce que des zones sont occupées donc on ne pourra pas voter », martèle-t-il.  Ils ont fait part du mode de comptage pour les élections et marqué leur désapprobation à l’utilisation « des matières informatiques ». « Il est bon pour la transparence des scrutins qu’à tous les échelons, on ait un comptage manuel », conclut-il. Ces échanges entre le CFOP et la mission des Nations Unies, section Afrique de l’Ouest et Sahel, s’inscrivent dans une « perspective d’écoute » et vont se perpétuer.

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