Commission de Consolidation de la Paix de l’ONU : Déclaration du président Kaboré sur la situation au Burkina Faso

 

Déclaration de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, devant la Commission de Consolidation de la Paix de l’ONU, sur la situation au Burkina Faso. (New York, 26 septembre 2016).

 “Monsieur Ivàn Duque Màrquez, Président de la Colombie et Président de la Commission de consolidation de la paix
Monsieur le président de la République togolaise,
Messieurs les Chefs d’Etat, Chefs de gouvernement et de délégation
Monsieur le Sous-secrétaire général des Nations Unies à la consolidation de la paix
Mesdames et Messieurs les Ministres
Messieurs les Présidents de la commission de l’Union Africaine et de la Commission de la CEDEAO
Monsieur le représentant spécial de l’Union Européenne
Distingués participants,

Monsieur le Président de la Commission,

Je voudrais avant tout propos, vous remercier d’avoir pris de votre temps, en dépit de votre agenda chargé pour présider l’ouverture de cette réunion consacrée à mon pays qui traverse une situation sécuritaire et humanitaire sans précèdent, et bénéficie, dans ce cadre, de l’accompagnement des Nations Unies à travers le Fonds de consolidation de la paix.
Merci à l’ensemble des pays et Institutions partenaires pour le soutien qu’ils apportent aux efforts et aux actions de mon Gouvernement par leur présence à cette session.
Depuis janvier 2016, mon pays fait face à des attaques terroristes d’une grande ampleur dont les impacts au plan humain, social, économique et du vivre-ensemble sont incalculables.
Le niveau de violence atteint et l’insécurité ont eu pour conséquence, une crise humanitaire avec pour corollaire des milliers de déplacés internes, des écoles et des centres de santé fermés.
La volonté affichée des forces obscurantistes de déstabiliser nos pays dans le Sahel se prolonge à travers l’instrumentalisation des conflits latents entre les communautés qui se transforment en affrontements violents faisant de nombreuses victimes.
C’est pourquoi la lutte contre le terrorisme, tout en étant une priorité nationale doit s’inscrire dans une approche sous-régionale mais surtout dans une dynamique de développement économique des zones vulnérables.
Dans ce sens, l’initiative d’Accra et la dernière conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO, sont à saluer. Je dois préciser que la CEDEAO a décidé de s’engager dans la lutte contre le terrorisme en mobilisant un milliard de dollar.

Mesdames et Messieurs

Afin de faire face à la montée de la violence, le gouvernement a non seulement décrété l’Etat d’urgence dans un certain nombre de régions, et engagé plusieurs opérations militaires dans l’Est, le Sahel et le Nord du pays, avec comme consigne, le respect des droits de l’homme, pilier essentiel a la réussite la lutte anti-terroriste.
En plus de ces actions au niveau national, l’engagement des pays du G5Sahel au niveau de la Force Conjointe et l’urgence de son financement et le renforcement de son équipement devraient permettre d’éviter un désastre humanitaire.
En réponse à cette crise sans précédent que connait mon pays, le Gouvernement a lancé deux initiatives majeures : le Programme d’appui au développement des économies locales et le plan d’urgence pour le Sahel qui a été élargi à l’ensemble des cinq régions touchées par l’extrémisme violent.
Par ailleurs le Burkina Faso poursuit le renforcement des capacités de ses Forces de défense et de sécurité dans le domaine des Droits humains et du droit international humanitaire.
Je réaffirme notre ferme engagement à collaborer avec tous les partenaires dans le cadre de la promotion, la protection et la défense des droits humains ainsi que le renforcement du pool judiciaire chargé de la lutte contre le terrorisme

Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs

Comme vous le voyez bien, en dépit des énormes efforts consentis, la description ainsi faite de la situation qui prévaut au Burkina Faso, montre à quel point les attentes sont fortes et les défis à relever importants.
Le soutien de la communauté internationale au Burkina Faso en particulier et aux pays du sahel en général dans le cadre de la lutte contre le terrorisme doit prendre en compte le coût humanitaire que ce fléau fait peser sur les populations vivant déjà dans une précarité exacerbée par les changements climatiques qui occasionnent de mauvaises récoltes.
L’évolution fulgurante des conséquences humanitaires marquées notamment par le quadruplement des populations déplacées en l’espace de 5 mois soit environ 290 000 personnes composées en majorité de femmes et d’enfants montre bien que l’urgence commande d’agir avec célérité.
Les questions de la résilience des communautés d’une part et celles de développement d’autre part, doivent être au cœur de nos actions car le défi de la sécurisation commande un leadership national dans le choix des priorités avec une plus grande participation des populations à travers une approche territorialisée du tryptique sécurité-humanitaire-développement.
Je lance donc un appel à une synergie d’actions de l’ensemble de nos partenaires et un plus grand effort de coordination pour mieux nous accompagner.

Mesdames et Messieurs,

Les relations entre le Burkina Faso et la Commission de consolidation de la paix remontent à septembre 2015 et depuis lors, mon pays a bénéficié de financements au titre du Fonds de Consolidation de la paix, à travers un montant initial de 3 millions de dollars.
En 2018, 8 millions de dollars ont été annoncés au titre du Programme d’Urgence pour le Sahel. C’est le lieu pour moi de saluer ces efforts certes importants du Bureau de consolidation de la paix et d’appeler au financement de ce Fonds qui joue un rôle important .
En plus de ces initiatives très louables mais limitées dans leur objectif, le Burkina Faso entend mobiliser l’ensemble de ses partenaires à la fois, bilatéraux et multilatéraux, pour relever les immenses défis sécuritaires et de développement.
Aussi, la mission inter-agences des Nations unies de février dernier conduite par Monsieur Mohamed Ibn CHAMBAS, celle de juillet conduite par la Sous-Secrétaire Générale Madame Bintou KEITA, et la mission conjointe d’évaluation de la Prévention et de la Consolidation de la Paix (Nations unies, Banque africaine de développement, Banque mondiale et Union européenne) du 1er au 10 juillet 2019 au Burkina Faso, sont le signe que nous sommes dans la bonne direction.
Avant de conclure, je voudrais vous renouveler, Monsieur le président, mes remerciements, tout en restant à la disposition de l’auditoire pour répondre à vos questions.

Je vous remercie” .

Soyez le premier à commenter sur "Commission de Consolidation de la Paix de l’ONU : Déclaration du président Kaboré sur la situation au Burkina Faso"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*

un × 2 =