RDC : Koko-di-Koko, chef de guerre condamné à perpétuité

 

Fréderic Masudi Alimasi dit « Koko-di-Koko », a été condamné à la perpétuité pour de nombreux viols et meurtres commis en 2018 par les Raïa Mutomboki, sa milice, dans l’est de la République démocratique du Congo. Appris par Jeune Afrique, il a été condamné, au terme d’un procès qui comptait parmi les parties civiles la Fondation Panzi du prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege.

Fréderic Masudi Alimasi, dit « Koko-di-Koko », a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité par viol, empoisonnement, torture, meurtre, esclavage sexuel, disparition forcée », a indiqué le président d’un tribunal militaire à Bukavu. Masudi Alimasi est le chef de l’une des dizaines de milices armées qui terrorisent les civils dans les deux Kivus depuis 25 ans. Il s’agit en l’occurrence des Raïa Mutomboki, à l’origine un groupe d’auto-défense contre les hutu rwandais du FDLR.

Dans la nuit du 8 au 9 février 2018, Masudi Alimasi et ses miliciens ont fait une incursion dans le village de Kabikokole, dans le territoire de Shabunda, où ils ont « pris en otage plus d’une centaine de femmes (…) pour les violer l’une après l’autre », affirme la Fondation Panzi du docteur Denis Mukwege.

Moins de deux mois après les faits, l’AFP avait recueilli le témoignage de trois victimes qui corroborent ces accusations. Il s’agissait de deux femmes de 19 et 36 ans et d’une fillette de dix ans, hospitalisées à la clinique de Panzi du docteur Mukwege près de Bukavu, où sont soignées les femmes violées.

Deux autres miliciens ont été condamnés à 15 et 20 ans de prison, et deux prévenus acquittés. Des dommages et intérêts doivent être versés aux 307 victimes a indiqué le tribunal.

« Dans ce dossier, l’État congolais est incriminé pour avoir failli à son devoir régalien de protéger et sécuriser la population et ses biens », avait écrit la Fondation Panzi. « Je salue l’accompagnement de certaines organisations pour l’aboutissement de ce processus », a déclaré un des avocats des parties civiles Me Charles Cicura.

« Nous irons en appel à la Cour militaire du Sud Kivu », a déclaré l’une des avocates des prévenus Me Esther Bashugi. Le procès a été ouvert le 12 septembre, moins de deux ans après les faits, un délai extrêmement rapide dans une région où de nombreuses ONG locales et étrangères luttent contre l’impunité des chefs de guerre.

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