Procès militaire : “je ne dors pas” Issaka Ouédraogo Caporal accusé dans l’ attaque de Yimdi

Le procès des militaires sur l’attaque de Yimdi se poursuit. Le jeudi 30 mars, trois militaires ont comparu devant le juge pour se défendre des faits qui leur sont reprochés . Des irrégularités, des déclarations incohérentes, des accusations et des récits émouvants ont été les points  abordés dans l’après- midi au tribunal militaire.

Aboubakren Ould Hamed est  né  en 1992. Selon lui « je suis venu à Ouagadougou après une mission. Ayant demandé une permission sans suite, mon chef m’a répondu «  fais ce que tu veux, si tu veux déserte ». Ce sont les raisons qu’avance Aboubakren sur son retour à Ouagadougou, hors qu’il était affecté à Bobo. Il a été contacté par Sanou Ali par le biais de Soulama mais il n’a pas pris part à la réunion au bar. C’est au niveau du pont qu’il a été informé de l’attaque. Son rôle dans cette mission était de surveiller les personnes ligotées. Après, il fut envoyé pour chercher des armes, n’ayant pas trouvé ce qu’il cherchait, il est revenu bredouille. Toutefois, les déclarations de Aboubakren devant le juge et celles du PV du juge d’instruction diffèrent  fait remarquer le commissaire du gouvernement. L’avocat de la défense M  Kientragoum pour sa part est contre le retour aux déclarations passées. Selon lui, ces déclarations peuvent être dîtes sous pression. Aboubakren affirme n’avoir pas pris connaissance que Soulama et Sanou étaient des désertés. Il confirme n’avoir pas pris aucun fusil comme le prétend le commissaire du gouvernement. Pour l’avocat Kientragoum, le rôle du commissaire du gouvernement n’est pas d’accusé le prévenu mais de faire respecter la loi.

Le Caporal Toé Desmond est né le 20 décembre 1990. Il a comme charge le complot militaire, vol d’arme, détention d’arme et violence sur les agents. Le caporal Toé ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés. « Le 21 janvier assis chez mon mécano pour la réparation de ma mobylette, j’ai reçu  un appel de Albert Bounabou. Je l’ai rejoint à son domicile. Dans la causerie, il me fait savoir « Guerma sont là, on dirait ils veulent libérés les prisonniers ». Dans la nuit, il m’a fait appel, nous avons pris la route de Boulmiougou où nous avons croisé Sanou Ali et un autre. Arrivé sur le pont, nous avons été rejoint par Guerma  , Poda, Couldiati et Napon. Bounabou m’a demandé de l’attendre. J’ai entendu des tirs, après Bounabou est revenu, blessé à la main, il m’a demandé de l’amener à la maison » relate Toé. Selon lui, il est resté à l’écart au moment des faits mais il n’a peut pas évaluer la distance de Yimdi d’avec le pont. Il n’a pas assisté à la réunion. Son domicile a été perquisitionné a plusieurs reprises, rien n’a été retrouvé. Pour le commissaire du gouvernement les déclarations faites devant le juge d’instruction de Yonli, d’autres militaires et de la sentinelle affirmaient  la présence de Toé sur les lieux. Selon la sentinelle, il a entendu la voix de Toé et c’est ce dernier qui l’a désarmé en lui pointant un PA. Selon les autres, Toé connaissait bien le site de Yimdi. Toé face à ses déclarations demande alors au juge une confrontation. Son avocat, M Sandwidi Alexandre demande l’apport des preuves indicielles inculpant son client ; son interrogatoire a été suspendu pour entendre les témoins.

Le Caporal Ouédraogo Issaka est né en 1969. Il est accusé de désertion à l’étranger, détention d’arme à feu. Il a remis au juge des preuves attestant sa présence au port. Il a été affecté au camp Sangoulé lamizana. La présence de ces armes à feu explique- t-il est dû au fait qu’il n’a pas pu remettre les deux PA en sa possession mais la kalachnikov.  Il a signalé la présence des deux PA  chez lui qui était sa dotation. Concernant la désertion, il a trouvé des véhicules de la gendarmerie chez lui à sa recherche. Avisé par ses voisins, il trouve refuge dans la société de gardiennage de sa femme à Ouaga 2000 pendant une semaine. Ses enfants ont été torturés, tous ses meubles cassés, sa photo flashé. Ne comprenant rien  de la situation, il se rend en Côte d’Ivoire pour quatre mois en passant par Léo, Ghana. La situation stabilisé grâce aux élections, il rejoint le pays. A son arrivé, il signale de sa présence au Chef de port qui lui demande de revenir le lendemain. Le lendemain il repartit  au port et fut escorter par la gendarmerie au camp Paspanga où il fut enfermé pendant un mois avec les gens de l’attaque de la poudrière. Selon lui, il ne connait pas la raison de son arrestation.” Je ne dors pas” déclare t-il au juge. Il a fui en Côte pour sauver sa peau. Pour son avocat c’est un non-lieu pour son client et sollicite une audience spéciale pour lui. Son avocat se plaint de ce que son client a été traité comme un « Wanted ». Il a eu une liberté provisoire après sa détention à la Maco suite aux dossiers de l’insurrection et du putsch affirme- t-il au juge.

Pour M Kientargoum «  beaucoup d’irrégularités ont été soulevées lors de l’audience, l’instruction a été bâclée. Malheureusement le commissaire du Gouvernement tient à suivre ses irrégularités ». La majeure parties des accusés selon lui n’a rien à voir avec toutes les actions qui leur sont reprochées. Il donne l’exemple de son client Aboubakren, accusé d’avoir soustrait des armes dans le PV. Selon lui aucun élément ne permet de mettre en relation son client avec les armes. Selon le l’avocat, il faut préciser la nature des armes et vérifier les empreintes. Hors aucun de ses travaux n’a été fait.

Stagiaire

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