Procès du Putsch manqué : la version des faits contradictoire du Caporal Hamidou Drabo

À la suite du soldat de 2e classe Seydou Soulama, c’est au tour du Caporal Hamidou Drabo de se défendre devant les chefs d’accusation tels que la “complicité d’attentat à la sûreté de l’État, le meurtre de 13 personnes, coup et blessures sur 42 personnes et destruction de biens d’autrui” . A l’instar de ses coaccusés, il a aussi plaidé non coupable et a dénoncé les exactions subies lors de son interrogatoire.

Né en 1988 à Bobo-Dioulasso, le Caporal Hamidou Drabo a été condamné à 10 ans de prison dans l’attaque de la poudrière de Yimdi. Impliqué dans le putsch manqué, le Caporal Drabo déclare devant la cour, avoir reçu un appel de son promotionnaire le sergent Djerma le 17 septembre 2015, l’invitant à rejoindre le camp car le « quartier est consigné ». Arrivé, il remarqua un tableau de renseignement qui scindait les militaires en groupe. C’est de là, qu’il apprendra l’arrestation des autorités de la transition. Inscrit au groupe de Mohamed Lahoko Zerbo, sa mission était d’enlever les barricades sur les voies et de maintenir l’ordre.

Le Caporal Drabo affirme être passé au Studio Abazon pour assurer le périmètre de sécurité puis au pont Boulmiougou mais, ils n’ont pas pu y accéder à cause des barricades. Il affirme n’avoir « jamais fait usage » de sa dotation à savoir une Kalachnikov et quatre chargeurs. Mais ces nouvelles déclarations ne coïncident pas avec le procès-verbal. C’est ainsi que l’accusé se défend en expliquant qu’il a été torturé lors de son arrestation. Par ailleurs poursuit-il, le juge d’instruction, le commandant François Yaméogo affirmait lors de l’audition qu’il avait des informations qui lui serviront de questionnaires. « Les gens sont passés ici, ils ont tout dit. Que tu veuilles ou pas, c’est ça », a-t-il dardé.

A l’entendre, il ne faisait qu’écouter son interlocuteur et à signer le PV sur sa demande sans connaitre le contenu. C’est pourquoi devant le tribunal, il a donc rejeté tout ce qui a été dit dans le procès-verbal, en l’occurrence parmi d’autres, « sa participation à la réunion qui a abouti au coup d’État » et « à l‘enlèvement des autorités ». Il a alors souhaité que le tribunal tienne compte de sa présente audition. Remarquant l’absence de certaines pièces, les avocats ont souhaité que tous les dossiers leur soient fournis. Le président du tribunal a annoncé une suspension prochaine du procès pour deux semaines à savoir, du 28 juillet au 16 août 2018. En attendant, le procès reprendra le vendredi 20 juillet avec l’adjudant Michel Birba.

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