Police à Douala : l’opposant Maurice Kamto a été interpellé

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été arrêté à Douala, lundi dans la soirée, alors qu’il se trouvait au domicile d’Albert Dzongang, l’un de ses partisans. Appris par Jeune Afrique, il serait transféré vers Yaoundé.

Un rideau de policiers était massé, lundi soir, devant le domicile de l’opposant Albert Dzongang, à Douala. À l’intérieur se trouvait le leader de l’opposition camerounaise, Maurice Kamto, candidat malheureux à la dernière présidentielle. Vers 20 heures locales, après un long siège, les agents de la police ont finalement interpellé le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) vers les locaux de la police judiciaire, préalable à son transfert vers Yaoundé.

L’arrestation de Maurice Kamto est intervenue peu de temps après que l’esplanade de la résidence d’Albert Dzongang a été envahie par des militants du MRC. Ces derniers avaient été alertés à propos du placement en résidence surveillée du challenger de Paul Biya à la dernière présidentielle. « Le président du MRC est retenu au domicile d’Albert Dzongang depuis 15 heures. Il séjourne depuis samedi à Douala, où il s’est rendu pour soutenir ses camarades qui ont subi des violences au cours d’une marche pacifique », a indiqué à Jeune Afrique Me Emmanuel Simb, vice-président du MRC.

Maurice Kamto, qui continue de clamer sa victoire à la présidentielle, était apparu au cours d’une marche, samedi soir, pour dénoncer « un hold-up électoral ». Il avait notamment appelé ses sympathisants à poursuivre la mobilisation, après la répression musclée observée au cours des marches organisées plus tôt dans la journée.

Au cours de ces manifestations, 117 personnes personnes avaient été interpellées sur l’ensemble du territoire camerounais, selon des sources officielles. À Yaoundé, 16 personnes étaient toujours détenues lundi, selon les responsables du MRC. « Nos militants des villes de Mbouda et Dschang sont en garde à vue administrative. Certains ont été libérés à Yaoundé, mais 16 sont toujours dans des cellules, dont deux en garde à vue administrative. Il s’agit de Paul Eric Kingue et de Valsero », a indiqué un officiel du parti.

Les interpellations de militants du MRC se sont poursuivies lundi 28 janvier. Selon des sources concordantes, des éléments de la police se sont présentés à l’hôpital général de Douala, où ils ont procédé à l’arrestation de l’opposant Célestin Ndjamen. Ce dernier y suivait des soins, après avoir été blessé par une balle lors de la marche de samedi. « Nous avons été évacués de sa chambre par un bataillon de policiers ayant à leur tête un commissaire. Ils avaient un mandat d’arrêt. Les médecins se sont opposés à son interpellation mais ils ne voulaient rien entendre », rapporte une source témoin des faits, sous couvert d’anonymat. Le trésorier du MRC, Alain Fogue, a également été arrêté à Yaoundé.

Selon le ministre de la Communication, Réné Emmanuel Sadi, les personnes interpellées sont accusées d’avoir « proféré des revendications infondées ». Il a ajouté que les intéressés se sont exposés « aux sanctions prévues par la loi ». Pour le ministre de l’Administration territoriale, le MRC s’expose à une suspension provisoire ou définitive « si les indices, concordants, de troubles à l’ordre publique sont établis ».

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