Opposition Politique : « Notre pays est perçu comme de plus en plus corrompu »

 

Des membres de l’Opposition politique burkinabé, ont tenu un point de presse ce mardi 28 janvier 2020 à Ouagadougou. Il était animé par Augustin LOADA, président du Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) et Amadou Diemdioda DICKO, vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). L’aggravation de la crise sécuritaire, l’enrôlement de la Diaspora sur le fichier électoral, le classement du Burkina Faso dans le rapport 2019 de Transparency International, sont entre autres les sujets qui ont été abordés.

Le président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), Augustin LOADA a campé le décor en évoquant la question sécuritaire. Pour lui, la crise sécuritaire que connait le pays depuis quatre ans est en train de prendre de l’ampleur. Les cas d’assassinats de 36 civils le 20 Janvier dernier et de dizaines de populations civiles le 27 janvier respectivement à Barsalogho et à Silgadji, sont des exemples illustratifs. Il est, par conséquent, certain que les terroristes sont entrain de s’en prendre aux civils dans le but d’installer la psychose au sein des populations et d’augmenter le flux des déplacés internes. L’Opposition a donc appelé le gouvernement à donner des moyens de combat nécessaires aux Forces de défense et de sécurité (FDS), d’organiser les renseignements et les relais locaux pour contrer ce projet macabre. Elle a, par contre, marqué sa joie en ce qui concerne le recrutement de 2000 militaires de rang. « Il faudra non seulement poursuivre ces efforts de recrutements, mais aussi s’assurer que leur formation réponde aux défis vitaux de l’heure, et qu’ils seront dans des conditions optimales qui leur permettront de défendre vaillamment la patrie comme leurs devanciers », a laissé entendre Augustin LOADA.

Les résultats de l’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur sur le fichier électoral ne sont pas des plus reluisants, selon l’Opposition politique. En effet au 26 janvier 2020, date de clôture de l’enrôlement de la Diaspora, seulement 22 858 Burkinabè de l’extérieur ont pu prendre leurs cartes d’électeur. Ceci est tout juste un échec programmé par le pouvoir en place, d’après Augustin LOADA. «  le MPP a posé plusieurs barrières pour empêcher un vote massif de nos concitoyens de la Diaspora. Des pièces de votations aux lieux de votes en passant par le cafouillage entre l’ONI et la CENI, tout a été savamment orchestré pour en arriver à ce résultat squelettique », a-t-il ajouté.

Les conférenciers ont terminé leur point de presse en évoquant le rapport 2019 de l’ONG Transparency International sur la corruption dans le monde. Selon le classement, « notre pays avec un score oscillant entre 42 et 41 sur 100, est perçu comme de plus en plus corrompu », d’après les conférenciers du jour. A en croire l’Opposition politique, le MPP a réussi en 4 ans de mandat présidentiel, la triste performance de hisser le pays des Hommes intègres de la 72e place à la 85e place dans le classement de Transparency international. « Que font donc nos institutions chargées de lutter contre la corruption ? Ont-elles été anesthésiées par le régime en place ? Où sont donc passées les promesses d’une gouvernance vertueuse ? ». Telles sont les questions que se pose l’opposition. En cette année électorale, elle craint que la situation s’empire, et lance un appel à tous les acteurs de la lutte contre la corruption à se mobiliser pour juguler ce phénomène qui annihile les efforts de développement et de consolidation  de la démocratie.

Pour réduire la corruption et restaurer la confiance dans la politique, Transparency International a fait entre autres, les recommandations suivantes : Renforcer les systèmes de redevabilité et promouvoir la séparation des pouvoirs ; S’attaquer au traitement préférentiel pour assurer que les budgets et les services publics ne soient pas motivés par des relations personnelles ou orientés par des intérêts populaires ; Contrôler le financement politique pour éviter un excès d’argent et d’influence en politique ; Renforcer l’intégrité électorale, prévenir et sanctionner les campagnes de désinformation ; Donner plus de pouvoir aux citoyens et protéger les activistes, les lanceurs d’alerte et les journalistes.

 

Biba DERRA

 

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