Nuit du Destin-conférence : Religion et prières, le viatique qui doit sauver le Burkina de la dégnéréscence morale

Les fidèles musulmans étaient nombreux à se retrouver au SIAO sur l’invite du CERFI et de l’AEEMB ce mercredi 21 juin. Ils ont passé toute la nuit à faire de prières, des incantations afin de s’attirer les bénédictions de 1000 mois de prière. L’Imam Tiégo Tiemtoré a pour l’occasion animé une conférence sur le thème, “crise morale dans la société burkinabè: quelles solutions selon l’islam?”.Toutes ces activités sont tenues pour célébrer Laylat al Qadr ou nuit du destin.

La nuit du destin est une nuit bénie et une bonté divine qui est offerte à chaque musulmans d’obtenir les récompenses de 1000 mois d’adoration. Regroupés dans le Pavillon Arc en ciel au SIAO, les frères musulmans ont prié jusqu’au petit matin dans l’espoir que la bénédiction descende sur eux. Au cours de cette soirée, l’Imam Tiégo Tiemtoré a animé une conférence au cours de laquelle il a dépeint une société burkinabè en crise. Il y a bel et bien une perte des repères au Burkina qui “ hypothèque” l’avenir du pays. “ Y a une crise morale, il n’y a pas de doute” a introduit l’imam dès l’entame des échanges avec les croyants. Dans son constat, il remarque l’existence de la corruption, des détournements, du laxisme, de l’injustice, de la délinquance juvénile. A cela s’ajoute l’installation d’ une culture de violence. “ Les clignotants ne sont pas verts ils sont rouges” a-t-il averti.

Dans son analyse cette situation est liée à plusieurs causes. Il a noté la crise de l’éducation des jeunes. Conséquemment les jeunes ont perdu les valeurs culturelles. La chute de référence est aussi citée par le conférentier pour expliquer la dégénéréscence morale de la jeunesse. “ Demandez à nos jeunes à qui ils voulez ressembler, ils veulent ressembler à des stars qui ne sont pas du même monde” affirme l’imam . A tout cela s’ajoute le désenchantement vis à vis de l’offre de gouvernance politique. “Quand les gouvernants ne sont pas exemplaires les gouvernés ont tendance au désordre” explique-t-il.

Dans ces conditions il faut s’appuyer sur l’islam pour impacter positivement les individus. Cela passe par le développement d’une spiritualité citoyenne. “Quelque soit ton action mets Dieu dans la démarche”. L’imam Tiégo explique aussi qu’il faut considérer la dignité humaine. “Dieu a honoré toutes les créatures. Si Allah à honorer les créatures il n’appartient pas à un musulman de déshonorer la créature de Dieu”. Pour lui, il faut donc éviter d’insulter, de calomnier, de manquer de respect à autrui. Il ajoute “l’islam exige du musulman qu’il respecte les institutions et les hommes qui l’incarnent”. La prière, la sunna, les versets sont des outils sur lesquels le musulman doit s’appuyer pour être plus responsable vis à vis de l’humanité. Le conférencier a aussi précisé la place du travail dans la vie d’un croyant. “Il faut donner au travail une dimension adorative” parce que “le travail est une oeuvre d’adoration qui absout les péchés” a til précisé. Pour ce dernier le travail est une prière. Malheureusement de nos jours “on va au travail mais on ne va pas travailler” regrette-t-il.

Le président du CERFI Aminou Ouédraogo espère donc que les débats autour de ce thème va aider à “panser les plaies de notre société”. “Nous sommes burkinabè tout d’abord, nous sommes musulmans, tout ce qui concerne le Burkina faso nous concernent et donc il est de notre devoir de travailler pour que tout ce qui freine le développement du Burkina Faso puisse être levé”, a til indiqué. L’Iman Tiégo espère quant à lui, que cette conférence contribuera à une meilleure moralisation de la vie burkinabè.

Au cours de cette soirée organisée par le CERFI et l’AEEMB, il a été remis le prix du concours de lecture coranique.

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