Mutinerie de 2011 : Les militaires radiés veulent être situés sur leur sort

Les militaires radiés suite aux mutineries de 2011 ont animé ce lundi 14 janvier 2019 pour la énième fois, une conférence de presse à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, ils ont fait part de leur inquiétude et de leur désespoir face à l’avancement de leur d’insertion.  

Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) a entamé depuis le mois d’octobre, un plaidoyer en faveur des militaires radiés de 2011. Mais les efforts semblent être vains et l’espoir moribond en témoigne cette énième conférence des militaires radiés. Selon le porte-parole Tapsoba Hervé, cette sortie médiatique est de « plaider notre cause et lancer encore notre cri de cœur suite à la transmission et de l’examen du rapport du Haut conseil pour la réconciliation et de l’unité national (HCRUN) par le gouvernement ». En effet, le HCRUN devait remettre un document finalisé pour examen et adoption en conseil des ministres. Cette nouvelle a suscité un grand espoir pour eux mais jusqu’aujourd’hui, aucun retour n’a été fait.

Pour monsieur Tapsoba, « l’espoir (…) est en train de se transformer en désespoir voire en cauchemar car nous ne comprenons pas ce silence », déclare-t-il. Le porte-parole n’a pas manqué de relancer aux autorités leurs doléances. « Nous demandons aux autorités de rester dans la bonne disposition qui a caractérisé l’avancement de notre dossier jusqu’à ce stade et de communiquer sur la suite qui nous est réservée. Nous pensons que le HCRUN a fait le nécessaire et ce qu’il faut ».

Hervé Tapsoba

Du reste, des soupçons quant à leur réinsertion sont évoqués par les militaires radiés. « Nous savons aussi que certaines personnes ne souhaitent pas voir l’aboutissement et l’issue heureuse de notre dossier pour des raisons que nous ignorons ». Pour eux, il s’agit d’un « sabotage » des efforts abattus par le HCRUN. Selon Tapsoba Hervé, « certaines personnes ne souhaitent pas l’avancée des dossiers. Ce sont nos chefs militaires qui nous bloquent les dossiers. Ceux qui occupaient les premières places lors des mutineries sont aujourd’hui dans des grands postes. Honoré Nabéré Traoré qui est le premier des mutins est aujourd’hui conseillé à la présidence, et nous savons qu’il ne conseillera pas le président de nous réintégrer », déplore-t-il.

Ils n’ont pas manqué de lancer un nouvel appel au président Kaboré et au Premier ministre. « Nous souhaitons un dénouement heureux de nos multiples démarches et sollicitations, surtout mettre fin à nos souffrances et celles de nos familles ». Face aux échecs des multiples tentatives, les militaires ne souhaitent qu’une seule chose, c’est « de nous situer sur notre sort. Chacun de nous veut être situé pour savoir ce qu’il peut faire », interpelle le porte-parole. L’espoir perdu pour les militaires, les propositions du HCRUN ont été rangées et l’institution semble avoir perdu sa crédibilité aux yeux des autorités. « Nous voulons qu’on nous dise la vérité et non nous abandonner dans l’incertitude », darde le porte-parole et d’ajouter : « Nous attendons beaucoup de vous en tant que président de tous les Burkinabè, soucieux du bien-être de tous et surtout attaché à la réconciliation nationale », pour passer un message au président du Faso.

Par ailleurs, les militaires ont sollicité l’aide des journalistes pour mener une enquête sur Keita Moussa, un de leur camarade arrêté. Ce dernier a déclaré la perte de 67 morts à Bobo-Dioulasso suite à ces événements.

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