Memoramdum du CFOP: La substance des critiques à l’endroit de Roch Kaboré, Salifou Diallo et Paul Kaba THIEBA

“Une année perdue pour le Burkina Faso”; Placée bien en évidence dès la page de garde, ce titre d’un rouge vif semble avertir le lecteur de la rougeur de ce document. Rien n’a été occulté et la critique est très pertinente et constructive, même si elle pourrait faire rougir les yeux de certains au MPP. Roch, Salif et particulièrement Paul Kaba Thiéba ont été saignés à blanc.

Roch a permis au MPP de remporter le pouvoir d’Etat. Les partis de l’opposition l’ont reconnu dans leur memorandum. Mais le hic est que “le Président du Faso a véritablement du mal à incarner sa fonction”. Il ne fait pas preuve de leadership. Il suit les événements et fait preuve “d’un attentisme parfois déroutant”. L’opposition s’attendait à ce que Roch apporte “sa touche personnelle dans la conduite des affaires du pays”. Le capitaine du bâteau qu’il est devrait porter cette charge sans sourciller et aucune concession. Ainsi, le tricaphélisme dont il est question n’est pas pour renforcer le pouvoir d’Etat. Dans la même vaine, l’opposition remarque que l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire “se sont tant retrouvés dans une situation de si grande interférence mutuelle”. Le Président ne le nie pas. Il a même eu à le dire, “la séparation des pouvoirs n’est pas la grande muraille de Chine”. Ce dernier ne voit donc pas d’inconvénient à cette interférence mutuelle, ce que l’opposition ne partage pas et avec juste raison. La force de ses trois pouvoirs ne réside pas dans leur rapprochement mais bien dans leur indépendance et même dans leur contradiction. Sans pour autant être un tortionnaire, le Président Roch doit avoir du leadership, mais pas un “leadership protubérant” comme le Président de l’Assemblée nationale . Autrement, il prendra toujours de “bonnes décisions” inconséquentes comme celle au profit des magistrats qui ont ouvert la voie à de multiples revendications dans presque tous les corps.

Le président de l’Assemblée nationale, a aussi eu droit à quelques critiques. Zéphirin et ses camarades lui reprochent son comportement vis à vis de l’Exécutif. “L’Assemblée nationale dégage l’impression nette d’une volonté à peine dissimulée de se substituer à l’Exécutif” . Il semble que Dr Salifou doit faire preuve de tempérance dans son langage et son engagement politique. L’opposition politique regroupée au sein du CFOP trouve curieux que les différentes enquêtes parlementaires épargnent les dignitaires de l’actuel régime. Au final, ils se demandent si Salifou Diallo, n’a pas un agenda politique différent de celui du Chef de l’Etat.

La troisième personne indexée dans le document est Paul Kaba Thiéba. En langage populaire, il a été littéralement “massacré”. Paul Kaba Thiéba est d’abord taxé de premier ministre par défaut et son rôle de coordonnateur de l’action gouvernementale jugé “bancal” selon cette opposition. En plus, il est un premier ministre “qui ne connait pas son pays”. Il a des méconnaissances au plan de l’histoire politique récente et de l’histoire du parti au pouvoir, au plan des politiques publiques, et au plan des arcanes de l’administration . Pour le CFOP, il est “frappé d’une faiblesse d’autorité personnelle”, “ sans expérience en matière de politiques publiques ” et “ne connait pas l’administration”. Autant de faiblesses, qui font de Thiéba un premier ministre démuni et qui peine à jouer le fusible pour son président. Pour ces opposants, le premier ministre n’est pas l’Homme qu’il faut. L’Homme qu’il faut, c’est un vieux loup expérimenté qui va bouger et faire bouger les choses au quart de tour.

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