Lutte contre la pratique de l’excision : zéro (0) mutilation génitale envisagée en 2030 au Burkina

Le Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, a organisé ce vendredi un déjeuner de presse à Ouagadougou. Face aux Hommes de Médias, l’élimination des mutilations génitales féminines en 2030 au Burkina Faso, était au menu des échanges.

A l’occasion de la commémoration de la 18ème journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision, un déjeuner de presse dirigé par la ministre de la Femme, a été organisé ce vendredi 07 juin 2019 par le Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision.

Au Burkina Faso, l’excision est la forme des mutilations génitales féminines la plus pratiquée. Selon l’Enquête multisectorielle continue de 2015, l’on peut noter des avancées positives dans la lutte contre la pratique de l’excision, notamment une baisse significative de la prévalence de 11,3% pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans et 67,6% pour la tranche d’âge de 15 à 49 ans. Ces résultats encourageants sont la résultante des inlassables efforts fournis par les acteurs de la lutte, sans oublier le renforcement du dispositif répressif en matière de lutte contre la pratique de l’excision.

Malgré ces avancées salutaires, la persistance du phénomène demeure remarquable dans ce pays, tout en se manifestant par divers éléments que sont : la clandestinité de la pratique, la baisse de l’âge à l’excision, la mobilité des exciseuses, etc. En exemple, l’excision dernièrement de trente-sept (37) jeunes filles dans la province du Poni, vient prouver qu’il existe encore d’énormes défis à relever afin d’atteindre la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF) d’ici l’horizon 2030. Par conséquent, il faut que tout le monde soit impliqué et que les décisions puis les engagements pris par les responsables politiques, administratifs, les leaders religieux et coutumiers, soient traduits en actes concrets.

C’est d’ailleurs dans cette perspective que le Burkina Faso célèbre cette journée le 18 mai de chaque année et cette fois-ci, commémore la 18ème édition de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision sous le thème : “Traduire les décisions politiques en actions concrètes à la base pour accélérer l’élimination des mutilations génitales féminines en 2030 : défis et perspectives” . Cette année, la commémoration intervient dans un contexte où le leadership du Burkina en matière de la lutte contre les MGF, a été reconnue en se manifestant par le sacre du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré comme Champion de l’Union africaine pour la promotion de l’élimination des MGF par ses pairs à Addis-Abeba en Éthiopie le 11 février 2019.

Selon la ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, Hélène Marie Laurence ILBOUDO/MARCHAL, il y a eu, certes, des progrès mais d’énormes efforts restent à fournir pour éradiquer ce phénomène. “Nous avons fait des progrès, mais nous pensons que nous pouvons faire plus. D’où la nécessité de revoir la stratégie nationale pour voir comment nous pouvons impacter mieux pour arriver à une réduction en 2020 et définitivement à zéro MGF d’ici 2030” , a laissé entendre la ministre de la Femme. Elle a par la suite, fait savoir que le “Burkina Faso est un leader de la lutte contre la pratique de l’excision” . A l’entendre, le gouvernement burkinabè a placé en priorité, le combat, la promotion et la protection de la femme et la jeune fille. Pour madame Ilboudo, “la coordination des actions” est à retenir principalement. “Aujourd’hui, nous voulons coordonner et positiver les choses pour avoir un programme intégré. Nous ne devons plus faire les choses individuellement, nous ne devons plus poser, chacun, des actes marginaux mais plutôt les faire ensemble pour mieux impacter sur les cibles et réduire le fléau” , a-t-elle indiqué tout en précisant une collaboration entre son département ministériel et celui de la Santé dans la lutte contre les MGF.

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