L’université de Koudougou, créée par décret N°2005-460/PRES/PM/MESSRS/MFB du 31 août 2005, change de dénomination et devient Université Norbert ZONGO. A cela, une cérémonie de baptême a été organisée le jeudi 30 novembre 2017 au sein de ladite université, dont les premiers responsables ont marqué leur présence.

L’université de Koudougou a accueilli ce jeudi 30 novembre des autorités, des étudiants et la population de ville pour célébrer son baptême. En ce sens que le nom de celui qui s’est sacrifié pour la liberté d’expression au Burkina Faso « Norbert ZONGO », a été octroyé à cette université.

A l’issue de la cérémonie, une lecture du décret du baptême a été assurée par le Pr Frédéric OUATTARA, Vice-président de l’Enseignement et l’innovation Pédagogique de l’université Norbert ZONGO. Il a ensuite remis la note à l’épouse ZONGO du feu Norbert.

Le président de cette université a affirmé l’honneur qui lui est fait de prendre la parole à la présente cérémonie. Le Pr Nicolas BARRO a montré que l’université de Koudougou a été créée en 2005 à partir de l’Ecole Normale Supérieure de Koudougou (ENSK). Cependant, elle dispose d’un Centre de Pédagogie Universitaire (CPU) et a été créée dans la volonté des autorités de décentraliser l’enseignement supérieur puis, du vaste projet de réhabilitation des activités économiques de la région du Centre-Ouest. Il a stipulé que Norbert ZONGO était par ailleurs un militant actif du Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples. Voilà pourquoi « ce nom va désormais constituer la référence et le symbole de notre université ».

« L’arbre ne doit pas cacher la forêt », a dardé Victor ZONGO le représentant de la famille de Norbert ZONGO. Il a démontré une immense joie et un réel honneur pour la famille ZONGO que l’université de Koudougou soit baptisée au nom de leur feu fils. Mais par contre, il a souhaité connaitre la vérité sur son assassinat et celui de ses trois compagnons. Il a ensuite interpellé les étudiants à prendre conscience sur l’intérêt supérieur des études universitaires car « on ne coupe pas la branche dont on est assise ».

Quant à Justin NEBIE le porte-parole des étudiants, « les difficultés que vivent les étudiants quotidiennement ne sont plus qu’un secret polichinelle ». Il a expliqué leurs conditions de vie fortement dégradées, les insuffisances d’infrastructures et d’enseignants, qui constituent un véritable handicap au système éducatif burkinabè. La réaction du gouvernement est inéluctable, foi le Délégué. Pour NEBIE, l’université de Koudougou baptisée en ce nom, est la preuve que Norbert ZONGO réside toujours dans nos mémoires. Par conséquent, « le plus grand hommage que nous attendons de l’homme intègre qu’il fut, c’est la justice » a déclaré le Justin NEBIE.

Le Pr Alkassoum MAIGA, Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation a démontré un regard des performances réalisées par cette institution universitaire que le gouvernement a décidé de lui donner le nom Norbert ZONGO, « un grand homme connu pour son courage, son intégrité et le travail bien fait ». Le Ministre a noté un signal fort que le gouvernement donne à la jeunesse burkinabè car, ce nom leur servira de repère chaque fois que de besoin. A en croire le Ministre MAIGA, ce nouveau nom que porte l’université de Koudougou dorénavant, sera une source de valeurs que tous les acteurs de l’université puiseront pour maintenir le flambeau de l’excellence.

Au nom du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, le Haut représentant du Président du Faso Chérif Sy a adressé ses chaleureuses salutations à l’assistance. Il a montré que la décision du 27 juillet 2017 vient du conseil des ministres, de dédier la prestigieuse université de Koudougou à la mémoire de Norbert ZONGO. Selon le Haut représentant, cette décision lance un appel à garder l’espoir jusqu’à ce qu’une justice soit rendue sur son odieux assassinat et celui de ses compagnons d’infortunes, Yembi Ernest ZONGO, Blaise ILBOUDO, et Ablassé Abdoulaye NIKIEMA le 13 décembre 1998. Sa mort est un « sacrifice suprême qu’il a offert pour que le Burkina Faso recouvre sa dignité », a-t-il laissé entendre.

Par ailleurs, Chérif Sy a interpellé les étudiants à être dignes de porter le nom de cet illustre fils du Burkina, afin de les exhorter à être les continuateurs de son œuvre. Celle qui correspond si parfaitement à leur devise « Exceller dans le savoir pour mieux servir ».

En rappel, une cérémonie de remise de toges aux enseignants promus du CAMES session de 2017 a également été observée. Il s’agit de huit (08) Maîtres assistants [Bayala Bagora, Coulidiaty T. Hervé, Dembéga Ablassé, Coulibaly Y.Amed, Oubda Mahamoudou, Sawadogo Timbila, Tomé Adama et Zoundi Christian], quatre (04) Maîtres de conférences [Bougouma Moussa, Malo Oumar, Sawadogo François et Somé S. Corenthin] et deux (02) Professeurs titulaires [Bationo Jean Claude et Valléan Tindaogo].