Les avantages du droit d’auteur : Wahabou Bara en parle dans son nouvel ouvrage

 

Dans l’après-midi du mardi 3 septembre 2019, plusieurs acteurs du monde artistique et culturel se sont réunis pour la dédicace de l’ouvrage « Droit d’auteur : comment en tirer profit ». L’auteur qui n’est autre que le Directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), Wahabou Bara face à la presse, a expliqué les enjeux d’un tel ouvrage dans le monde artistique.

La question du droit d’auteur est souvent méconnue par le public. D’aucun ne voit en lui qu’une loi qui taxe la création artistique. Pour lever toutes ces équivoques, Wahabou Bara, Directeur général du BBDA s’est prêté à la rédaction d’un ouvrage « Droit d’auteur : comment en tirer profit », paru aux éditions Découvertes du Burkina, 2019. Écrit sur un an et demi, ce livre est subdivisé en trois parties.

Tout en donnant une explication minutieuse sur la question du droit d’auteur, il dévoile dans cet ouvrage, son bien-fondé pour les créateurs. Dans sa première partie intitulée « droit d’auteur : concepts, enjeux et défis au Burkina Faso », l’auteur décrit d’une façon générale la question du droit d’auteur ainsi que sa gestion par le BBDA à travers une genèse. La deuxième partie : « Droit d’auteur et industries culturelles et créatives », est consacrée aux bénéficiaires du droit d’auteur et du droit voisin qui donnent leur point de vue sur le droit d’auteur et le fonctionnement du BBDA. Enfin la troisième partie : « Portée économique du droit d’auteur », dévoile les sources de revenus qu’ont les bénéficiaires, éclaircit la question du droit d’auteur à l’aide du numérique et le segment porteur dans la filière musique qui sont les plus nombreux.

Pour le préfacier, Issaka Salia, enseignant à l’université Ouaga I, Joseph Ki-Zerbo, « l’ouvrage part des racines essentielles du droit d’auteur. Il a réuni tous les éléments essentiels qui permettent de savoir que le droit d’auteur, extrêmement délicat, nécessite que tout le monde se mette en branle avec tout le sérieux qu’il faut. Et il l’a fait de la plus belle manière ». Il a ainsi souhaité que les dires de l’auteur dans l’ouvrage, soient pris en compte par les autorités culturelles du pays.

Pour l’éditeur Thierry Millogo, « c’est un instrument qui va aider à faire vivre les artistes et à améliorer les conditions de vie et de travail (…) C’est aussi un livre facile à lire car l’auteur a utilisé un langage facile à comprendre ». Première sur le continent africain, il compte avec l’auteur, l’étendre dans les autres pays de sorte à l’internationaliser. L’auteur s’est donc dévoilé en critique et en chercheur dans la rédaction de ce livre.

« On se pose beaucoup de questions sur les droits des créateurs, le droit des artistes. L’industrie culturelle est un domaine commercial où ceux qui interviennent doivent vivre de leur œuvre. Beaucoup de questions sont souvent posées sur l’accessibilité des uns et des autres sur l’information qui régit la fonction, sur les droits liés à leur activité », laisse entendre le ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré, parrain de la présente cérémonie. Le milieu artistique regroupe des gens qui ont du talent, mais par manque d’instruction, de nombreux artistes ignorent souvent leur droit et pour le ministre, « ce n’est pas une raison pour rester dans une situation où ils sont à la merci du marché. Pour cela, il était bon qu’ils puissent avoir un document qui définit ainsi donc tous les éléments », confie-t-il puis d’ajouter : « Aujourd’hui, Wahabou Bara offre donc à la communauté des créateurs à l’industrie culturelle burkinabè, un livre qui récence l’ensemble des dispositions en terme de droit d’auteur fait dans une écriture simple pour que les uns et les autres trouvent les éléments nécessaires pour mieux se protéger et vivre dignement de leur œuvre. Il fait donc œuvre utile en nous offrant donc ce document ». Pour le parrain de la présente cérémonie, les artistes doivent vivre de leur œuvre. « Lorsque les gens travaillent, produisent, il faut qu’ils comprennent ce à quoi ils ont droit, pour qu’ils puissent en jouir pleinement. Ce livre va permettre à tous ceux qui interviennent dans la production des œuvres, de pouvoir retrouver l’ensemble des éléments nécessaires pour continuer à produire, à créer et à vivre donc de leur labeur », affirme le ministre.

La question du droit d’auteur est assez récente sur le continent africain. C’est au cours d’un échange avec les titulaires du droit que sont les auteurs, les compositeurs, et les auxiliaires de la création à savoir les producteurs, les éditeurs, que l’auteur a remarqué des mésententes entre les bureaux censés protéger les titulaires de droits et les créateurs. « Comment trouver un outil didactique qui puisse permettre aux titulaires de droits de mieux comprendre les subtilités de la question du droit d’auteur dans un langage accessible afin donc de prévenir ces conflits ou pour réduire les conflits existants », s’est questionné l’auteur. C’est donc dans l’objectif de pallier cette difficulté, que le Directeur général du BBDA, Wahabou Bara, s’est mis à écrire.

Les difficultés rencontrées, selon lui, sont l’approche. « Nous gérons des créateurs qui ont du talent et de la passion mais, qui n’ont pas cette patience de pouvoir se cultiver au niveau du droit d’auteur. Aussi, nous devons faire comprendre au ministère de tutelle que le droit d’auteur est une infrastructure qui a besoin de soutien constant du pouvoir public. Lorsque nous allons sur le terrain avec les utilisateurs d’œuvres, ils ont l’impression que les droits d’auteurs sont une taxe ou un impôt supplémentaire. Comment expliquer à ces derniers en français facile que le droit d’auteur n’est ni impôt, ni une taxe mais plutôt une redevance pour essayer d’équilibrer ces heures de travail consenti », révèle monsieur Bara. « En accompagnant ces titulaires, on contribue au rayonnement de la culture burkinabè, on sauvegarde des emplois mais également on sauvegarde l’identité burkinabè parce que les œuvres littéraires artistiques véhiculent des identités de toute une nation », ajoute-il. Le droit d’auteur se présente ainsi comme un rempart des industries culturelles créatives tant sur l’apport social que sur la coopération internationale. L’ouvrage permettra donc de mener des réflexions pour tendre « vers une infrastructure plus structurante qui pourra être un outil de rayonnement de la culture burkinabè et un levier de stabilisation des emplois au Burkina Faso », assure le Directeur général du BBDA.

Pour le ministre de la culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango, « c’est une œuvre utile que le Directeur général du BBDA vient d’entreprendre. Il y a beaucoup d’incompréhensions entre les artistes bénéficiaires à titre principal des droits d’auteurs et les institutions en charge de la question des droits d’auteurs à savoir le BBDA, le ministère en charge de la culture ». Ce livre explicite, en effet, la question du droit d’auteur, son importance et son intérêt. « C’est un exercice important », lance le ministre. Il invite donc tous les artistes à s’approprier de cet ouvrage afin d’en comprendre plus, sur la question du droit d’auteur. « Si nous ne garantissons pas des droits aux artistes, c’est la mort de la création. Une société qui ne crée pas, c’est une société qui disparait en elle-même », insiste-t-il.

Édicté en 1000 exemplaires, l’ouvrage est vendu à 5000 f CFA à la librairie mercury. Titulaire du droit d’auteur et administrateur, l’auteur est à son deuxième ouvrage après un premier publié en 2014 intitulé « Management des artistes musiciens : amateurisme, conflit d’intérêt et défis de professionnalisation ».

 

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