“Le coton africain souffre des effets de subventions accordées par certains pays développés” , dixit Harouna Kaboré

 

La 7ème réunion ministérielle du groupe des pays co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton C4, s’est tenue du lundi 27 au mercredi 29 janvier 2020 à Koudougou au Burkina Faso. Il s’est agi pour ces quatre pays, de faire le point de la 11ème conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et d’adopter une stratégie de négociation pour la 12ème conférence.

La campagne cotonnière 2017/2018 a permis aux pays du groupe C4 composé du Burkina Faso, du Mali, du Bénin et du Tchad, d’occuper les premières places en Afrique avec une production totale d’environ 820 000 tonnes de fibres de coton. Une production qui permet d’engranger des recettes d’exportation estimées à plus de 544 milliards de F CFA. Les chiffres ont parlé et en temps normal, le C4 devrait pouvoir négocier en raison de son importance dans le milieu.

Les objectifs de cette rencontre interministérielle sont nombreux. Il s’agit entre autres, de faire l’état des lieux des négociations sur le coton après la phase post Buenos Aires ; Examiner et adopter le projet de décision sur le coton du C4 pour la 12ème conférence ministérielle de l’OMC ; Examiner et adopter les projets de plan d’action et de budget 2020-2021 de la coordination du C4.

«  il est vrai que l’Afrique dispose naturellement d’un avantage comparatif dans la production du coton, mais il convient aussi de rappeler une fois de plus, que le coton africain souffre des effets de subventions accordées par certains pays développés et en développement, à la production et/ou à l’exportation du coton. Ces subventions ayant des effets de distorsion des échanges, occasionnent la baisse des prix du coton sur le marché international », a expliqué le ministre burkinabè de commerce et d’industrie, représentant le Premier ministre Christoph Marie Joseph Dabiré, patron de cette conférence. C’est en cela que cette initiative du groupe C4 trouve sa pertinence. En effet, elle répond au besoin de trouver une solution, à travers les négociations, à ces subventions “qui ne permettent pas de garantir aux producteurs africains des pays les moins avancés, un prix juste et rémunérateur correspondant aux efforts fournis” .

Il faut noter que le Directeur général de l’OMC Roberto Azevêdo, était attendu à cette réunion mais s’est fait représenter en raison de contrainte de calendrier. Pour lui, « c’est grâce aux efforts inlassables du C4 que depuis 2003, les membres de l’OMC travaillent à créer des conditions plus équitables pour le commerce du coton et à valoriser les liens entre commerce de coton et développement. » Toutefois, il soutient que l’OMC « est fière de soutenir les efforts du C4 et de tous les pays importateurs et exportateurs de coton, ainsi que toutes les parties prenantes de la filière. »

Cette réunion, 7ème du genre, a vu la participation effective des ministres des pays membres du C4, mais aussi des pays observateurs en l’occurrence, la Cote d’Ivoire et le Niger. Ces deux derniers ont par ailleurs souhaité rejoindre le groupe C4 pour renforcer ses capacités.

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