L’abolition de la peine de mort au Burkina : précipitée pour permettre l’extradition de François Compaoré, selon l’ex-parti au pouvoir

Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) a donné son avis suite à l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso. A la veille de l’audience qui doit se tenir à Paris mercredi 13 juin 2018 pour examiner la demande d’extradition de François Compaoré, l’ex-parti au pouvoir laisse entendre que cette abolition de la peine de mort a été « accélérée » pour « répondre aux interrogations de la justice française ».

Quelques jours avant une nouvelle audience à Paris le 13 juin, l’Assemblée nationale du Burkina Faso a adopté le projet de loi du nouveau code pénal dont l’un des grands changements est la suppression de la peine de mort. En effet, 83 députés sur les 125 présents ont votés pour. Par contre, les députés du groupe parlementaire/CDP figurent parmi les 42 autres ayant voté contre. Ce parti politique a tenu les rênes du pays jusqu’à l’insurrection populaire de 2014 qui a conduit à la chute de Blaise Compaoré.

Lors, l’audience de la demande d’extradition de François Compaoré devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris le 28 mars, c’était l’un des gages des avocats de l’Etat. C’est désormais chose faite depuis le 31 mai dernier : la peine de mort est abolie au Burkina Faso.

L’abolition de la peine de mort n’avait en fait qu’un seul et unique but, selon le CDP. C’est de permettre l’extradition de François Compaoré. Cela signifie tout simplement que quand la la peine de mort est encourue par une personne visée par une demande d’extradition, pour que celle-ci soit possible, il faut que l’Etat ayant demandé l’extradition donne des assurances suffisantes que cette peine ne sera pas exécutée.

Le petit frère de l’ancien président déchu est déjà entendu par la justice française le 7 décembre 2017, puis par deux fois en mars, les 7 et 28, selon Jeune Afrique. François Compaoré a répété être opposé à son extradition vers le Burkina. Lors de la dernière audience en date, l’avocate générale a requis un complément d’information auprès des autorités burkinabè et françaises et relevé un manque de pièces dans le dossier pour que les juges puissent statuer. L’audience du 13 juin 2018, pourrait donc sceller le sort de celui qu’on surnommait le « petit président ».

En rappel, François Compaoré arrêté en octobre 2017 en France en raison d’un mandat émis par le Burkina, est depuis placé en contrôle judiciaire. Les autorités burkinabè souhaitent l’entendre dans l’affaire de l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses compagnons le 13 décembre 1998 sur la route de Sapouy, dans le sud du pays.

 

 

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