Interview Fush Alpha : «Abdoul Karim Sango doit éviter de caresser les artistes dans le sens de leurs poils »

Koeffi Ousseni alias Fush Alpha est à son premier album solo « Alpha le commencement ». A travers cet opus de 12 titres, il a pu s’imposer dans le showbiz Burkinabè. Il est nominé au FAMA pour le tube de l’année, avec sa vidéo  « midé yidima » comme en 2016 où il avait eu un trophée. En entendant, l’artiste confie travailler pour la sortie de son prochain album. Le journal “Editions Faso Actu” est allé à sa rencontre le mercredi 21 mars 2018, pour en savoir davantage. Lisez plutôt…

 Faso Actu : Comment  s’appelle Fush Alpha à l’Etat civil ?

Fush Alpha : « A l’Etat civil je me nomme Koeffi Ousseni, 2e jumeau comme mentionné dans ma carte nationale d’identité burkinabè ».

Faso Actu : Fush Alpha a combien d’album sur le marché discographique ?

Fush Alpha : « J’ai pour le moment mis sur le marché du disque 1 album intitulé « Alpha le commencement » composé de 12 titres. Je viens de clipper le titre midé yidima qui a valu ma nomination au FAMA pour le meilleur tube de l’année ».

Faso Actu : Parlez-nous un peu de ce morceau qui est tant apprécié par les mélomanes ?

Fush Alpha : « Midé yidima qui est en fulfuldé,  signifie « je t’aime ». C’est une chanson d’amour, une poésie pour la femme sahélienne. Grace à cette vidéo, je suis nominé au FAMA pour le meilleur tube de l’année. Je suis vraiment content et cela veut dire que Fush Alpha est suivi. Ça me donne encore la force de travailler davantage et je dis merci aux organisateurs ».

Faso Actu : Est-ce que la musique nourrit son homme au Burkina ?

Fush Alpha : « Oui sans risque de me tromper. La musique nourrit bel et bien son homme au Burkina. Même si je dois reconnaitre qu’il y a des artistes qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, cela n’est pas dû à la qualité de leurs œuvres. Moi, je dis non parce qu’il y a eu des œuvres dont la qualité ne souffre d’aucun débat mais qui n’ont pas eu du succès. Très souvent c’est la production et l’équipe managériale qui fait la différence »

Faso Actu : Que fait Fush à part la musique ?

Fush Alpha : « Mon activité principale à part la musique, c’est les affaires. J’ai une boutique de bijouterie qui occupe la majeure partie de mon temps ».

Faso Actu : Que pensez-vous du nouveau ministre de la culture ?

Fush Alpha : « Abdoul Karim Sango est un grand frère que je connais depuis la fac de droit. Depuis là-bas, j’avais de l’estime pour l’homme de par ses convictions et sa franchise. En plus de son dynamisme, il est très sincère. Le simple fait qu’il ait dit qu’il va revoir le quota des artistes Burkinabè, c’est déjà un bon début. Il fallait un homme de sa trempe, sans devancer l’iguane dans l’eau».

Faso Actu : Quels conseils pouvez-vous lui donner pour qu’il puisse réussir sa mission ?

Fush Alpha : « Je n’ai pas le pouvoir de lui dicter ce qu’il doit faire ou pas. Mais en tant qu’artiste, déjà, il faut qu’il soit très strict et surtout qu’il évite de caresser les artistes dans le sens de leurs poils. En plus de cela, M. Sango doit éviter d’être partial.  Il doit travailler pour le bien être de tous les artistes du Burkina et non pour un clan. Je lui souhaite bon vent et beaucoup de courage ».

Faso Actu : Quel est votre avis général sur la politique au Burkina Faso ?

Fush Alpha : « En général, je n’aime pas me prononcer sur la politique mais comme je suis un citoyen de ce pays, je vais peu en parler. En fait, il faut reconnaitre que le pouvoir en place a hérité d’une situation sociopolitique plus ou moins délétère. Le pays était presque à genoux. C’est comme une patate chaude qu’ils ont dans les mains. Cependant, ils gagneraient à être plus à l’écoute de toutes  les couches. C’est à nous de leurs donner du temps jusqu’à la fin de leur mandat, pour pouvoir les juger. Cela ne nous empêche, de jouer notre rôle de veille. »

Faso Actu : As-tu un appel à lancer ?

Fush Alpha : « Je demande aux mélomanes, de soutenir les artistes en allant voir les concerts et en achetant nos CD. C’est très difficile de faire un concert à 5000 francs CFA au Burkina Faso alors que dans d’autres pays d’Afrique, il y a des concerts à guichet fermé à 15 000, à 10 000 francs CFA. Aussi, je demande aux artistes de ne pas se précipiter pour sortir leurs albums sans être sûrs de la qualité du produit. Il faut prendre son temps, réunir les moyens nécessaires pour sortir quelque chose de digeste. Je remercie “Les Editions Faso Actu” pour l’opportunité que vous m’offrez de parler de moi et d’avoir plus de visibilité ».

 

 

 

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