Interview Donsharp : «Je n’ai pas de conseils à donner à Abdoul Karim Sango »

Donsharp de Batoro n’est plus à présenter dans le showbiz burkinabé. Le parolier des temps modernes, a désormais à son actif, 4 albums depuis le 16 février 2018 date de la dédicace. Le journal “Editions Faso Actu” est allé à sa rencontre. Sans gueule de bois, il s’est prêté à nos questions jusqu’à donner son avis sur la chose politique. Lisez plutôt…

Faso Actu : Présentez vous

Donsharp : « Je suis Batoro Seydou à l’Etat civil alias Donsharp de Batoro. Je suis artiste parolier, maitre de cérémonie, éditeur et producteur d’artistes. Directeur général de la structure Afrika production, structure qui fait dans  l’événementiel. Enfin, concepteur de la marque TPM (Afrique, Terre de la Prochaine Migration).

Faso Actu : Vous êtes présentement à combien d’albums ?

Donsarp : « Il faut dire que je suis à mon quatrième album et le dernier en date est sorti ce vendredi 16 février au CENASA. L’album est baptisé « Je viens de là ». Je profite de l’occasion pour remercier le parain M. Johachin Baki PDG d’Edifice Mc CANN et Mme Paulette Bayala Zeideih.

Faso Actu : Parlez nous un peu de votre dernier album que vous venez de dédicacer le vendredi 16 février au CENASA.

Donsharp : « Je viens de là », est un album de 12 titres qui traite des sujets comme les enfants de rue à travers une chanson : «La voix de la rue ». Il s’agit d’interpeller les uns et les autres sur ces enfants qu’on appelle vulgairement enfants de la rue.

Le titre phare de cet album, c’est « Je viens de là ». «  Je viens de cette Terre où l’on parle à la Terre et à l’Air. Je viens de cette Terre où les morts ne sont pas morts, Je viens également de cette Terre où le to de mil rassemble mille. Pour le savoir, ouvre ton livre. C’est un autre son de cloche pour dire : Non,  écoutez, l’Afrique c’est aussi des valeurs humaines, sociales,  historiques ».

 Il y a aussi le titre « Song-gui-do » ou je demande le soutien de tout le monde et du bon Dieu. Ne pas baisser les bras car demain luira pour chacun de nous. Le réchauffement climatique est aussi abordé à travers le titre « Climat triste ». Pour dire que notre intelligence est en train de nous conduire à la bêtise. Après avoir tout enfumé (stratosphère, photosphère), aujourd’hui la planète n’est plus nette, le biotope n’est plus top du tout. De façon caricaturale, on est exposé comme des saucisses sur une grille à la merci des rayons X parce que nous avons voulu être trop intelligents. »

Faso Actu : A part la musique, que fait Donsharp de Batoro ?

Donsharp : «  Je suis producteur d’artistes, éditeur, Directeur général d’Afrika production. J’essaie aussi de voir dans quelles mesures, je peux produire des artistes. C’est le cas de Daisy Frank, désormais Daisy Bofola qui fait partie de son nom et qui est plus classe que Frank, qui fait un peu masculin. Bientôt il y’ aura d’autres qui vont renter en studio.

 La structure Afrika production, indépendamment de la musique, nous essayons de voir dans quelles mesures réaliser dans le documentaire. Nous allons étendre nos tentacules dans la réalisation de spots publicitaires.

Donsharp évolue également dans le social. Quand on parle de l’insuffisance rénale, je suis le porte-parole de l’Association AURAF basé en France, précisément au pied du Mont blanc. Le siège est à Bonneville. A travers cette Association, il y a eu du matériel acquis composé de dialyseurs au nombre d’une dizaine, des lits. Ce matériel sera bientôt acheminé à Ouagadougou et sera déporté à Bobo Dioulasso à l’hôpital Sourou Sanou.

Faso Actu : Quel sentiment vous anime après l’annonce de la mort d’Idrissa Ouedraogo ?

Donsharp : « De la tristesse, une énorme tristesse. Je ne l’ai pas connu personnellement. C’est à travers les livres de quatrième (4e ) que je l’ai connu. C’est un vrai ambassadeur du Burkina, un vrai porte flambeau, un vrai porte étendard de notre identité culturelle. C’est un mentor, un météore qui a su se consumer pour éclairer les jeunes générations. Malheureusement on est promu quand on est plus, j’ose croire que ce qu’il a laissé ne va pas pourrir dans les tiroirs des oubliettes afin d’aider cette nouvelle génération en quête de professionnalisme.

Faso Actu : Quel lecture pouvez vous faire de la gestion de Tahirou Barry en tant que ministre de la Culture ?

Donsharp : « Il faut dire qu’il a eu beaucoup d’innovations sous l’ère Tahirou Barry. Son engagement, sa fougue a fini par payer à un moment donné. Il m’a mis à un moment donné, d’accord. Il a pu rentrer dans des coins et recoins du Burkina, jusqu’à trouver la maison où a séjourné l’ancien Président de la Cote d’Ivoire Houphet Boigny. Moi j’étais édifié, dire que cette maison existe depuis la nuit des temps et dire que cela n’était pas sous les lampions médiatiques. Je pense qu’il a su faire bouger les choses, j’ai apprécié positivement sa gestion ».

Faso Actu : Quels conseils pouvez donner à Abdoul Karim Sango pour qu’il réussisse sa mission ?

Donsharp : « Je n’ai pas de conseils à donner à Karim Sango. Je dirais plutôt que pour être là où il est aujourd’hui, il a mesuré les enjeux, les pour et les contres. Il a jeté un regard assez panoramique sur les différentes articulations de la Culture. C’est une personne que je connais depuis le campus, il ne lâche pas l’affaire. C’est quelqu’un quand il tient le discours, c’est comme une copie de Laurent Bado. Il a l’engagement et le verbe qui va avec. Je lui souhaite simplement de réussir sa mission. En sus, s’il est à la tête de ce ministère, c’est certainement parce qu’il en a dans les tripes et dans la tête. Que Dieu facilite sa mission au bonheur des créateurs ».

Faso Actu : Que pensez-vous tout court de la gouvernance de Roch Marc Christian Kaboré ?

Donsharp : « Parler de la gouvernance de SEM Roch Marc Christian Kaboré, ça sera un peu difficile. S’il faut raccourcir les propos, je dirais que Roch a une vision famille de la gouvernance. C’est-à-dire que depuis son investiture jusqu’à nos jours, ce monsieur a trouvé la stratégie assez idéale qui dit que quand vous avez quelqu’un qui critique, mettez-le avec vous et donnez-lui la mission sur laquelle il critique. Cette politique de large ouverture est appréciable. Cette politique a regardé de loin. Je pense que c’est le monsieur qui fait un peu dans la marche de l’escargot. C’est lentement, mais ça laisse des traces.  Avec ce remaniement, ce sang jeune, il est fait pour aller loin. Je ne suis pas un politicien, c’est juste un regard artistique sur un portrait politique que je fais. Je le vois rafler beaucoup de points aux prochaines élections ».

Faso Actu : Quels sont vos projets à court, moyen et long terme ?

Donsharp : « A court terme, dans deux mois exactement, nous implanterons le matériel de dialyse de l’Association AURAF à l’hôpital Sourou Sanou. Je suis Ambassadeur d’AURAF France et de l’Association AURAF basé au Burkina que nous venons de créer.

A moyen terme, nous allons étendre aussi la production audio visuelle sur les spots publicitaires. A long terme, il y a des activités en vue, mais ce n’est pas le moment de les dévoiler. Vous aurez de nos nouvelles ».

Faso Actu : Quel appel avez-vous à lancer ou un dernier mot

Donsharp : « Ces deux jours, sur les réseaux sociaux, j’observe des clashs à peine voilés dans le slam. Je pense que ce n’est pas indiqué de se régler les comptes sur les réseaux sociaux. Je le dis toujours, je ne suis pas slameur, je suis parolier et, le parolier va au delà du slam. Je ne suis pas dans les alexandrins ni dans les rimes croisés qui ne sont pas embrassés. Mon grand corps n’est pas malade Dieu merci. Ça me fait de la peine de rentrer dedans pour quelque chose qu’on pourrait régler à huit clos. Que Dieu, dans sa grande miséricorde puisse couvrir et élever chaque créature à la hauteur de sa dignité. Qu’il nous éloigne de la maladie et de la pauvreté. Qu’il nous bénisse abondamment de l’intelligence et de l’Esprit saint ».

 

 

 

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