Grogne entre le Ministre et les travailleurs du secteur des finances: un mot d’ordre de grève est lancé par la CS-MEF

La coordination des Syndicats du Ministère en charge de l’Economie et des Finances (CS-MEF) a organisé une conférence de presse ce mercredi 28 mars 2018. Il s’est agi d’annoncer un préavis de grève que les travailleurs du secteur des finances doivent observer sur toute l’étendue du territoire national, puis dans les ambassades et consulats du Burkina Faso à l’étranger.

Les 04 et 05 avril 2018, les travailleurs du Ministère en charge des finances du Burkina Faso sont appelés à observer un mot d’ordre de grève. A travers ledit mot d’ordre, ces travailleurs entendent amener le Gouvernement à se pencher sur leurs justes et légitimes préoccupations synthétisées comme suit: le respect des engagements des autorités par la reconduction du check off au Ministère de l’économie, des Finances et du développement (MINEFID) unilatéralement suspendu;  la restauration de la dotation du carburant de fonctionnement aux agents, supprimée par Arrêté n°2017-541/MINEFID/CAB du 26 décembre 2017;  la mise en œuvre intégrale de tous les accords conclus entre nos différentes organisations  syndicales et le Gouvernement;  le relogement des travailleurs du MINEFID dans le bâtiment R+4 du MINEFID;  l’arrêt des reformes entreprises au sein du ministère sans l’adhésion des travailleurs;  la résiliation des contrats de vérification des importations avec les sociétés privées;  l’adoption de statuts sécurisant pour tout le personnel dudit ministère.

La question qui se pose d’emblée, est de savoir comment et pourquoi en est-on arrivé à une telle détérioration du climat social au sein du Ministère en charge des finances“, a affirmé M. Mathias KADIOGO, Secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SYNATRAD). Il a stipulé que la CS-MEF a déposé auprès de madame le Ministre, une Plateforme minimale commune en date du 27 mai 2016. “Jusqu’à ce jour, l’autorité n’a daigné apporter aucune solution satisfaisante aux préoccupations posées” , a-t-il laissé entendre, avant d’ajouter qu’ “en dépit de cette situation, la CS-MEF a privilégié le dialogue en fondant l’espoir que ses préoccupations connaitront des réponses satisfaisantes au cours de l’année 2017“.

A entendre M. KADIOGO, le Gouvernement refuse aujourd’hui de mettre en œuvre ses propres engagements, “confer interview de P. Clément SAWADOGO, Ministre de la fonction publique d’alors dans le journal Mutations du 1er au 14 janvier 2018 où il dit que le Gouvernement ne peut mettre en œuvre des protocoles qu’il a signés les larmes aux yeux“. Par ailleurs, il a indiqué que madame le Ministre de l’Economie et des Finances, Hadizatou Rosine COULYBALY/SORY, a décidé d’opérer des réformes dans son département ministériel, qui posent problèmes dans le fond comme dans la forme. A en croire le Secrétaire général, lesdites réformes que veut imposer le Ministre n’apporteront aucune valeur ajoutée au Ministère. “Bien au contraire, elles engendreront d’énormes pertes tant pour l’Etat burkinabè que pour les travailleurs” , a-t-il dardé.

Il a également annoncé que pour parvenir à ses fins qui sont aux antipodes des objectifs de développement du pays, le Ministre a fait le choix de remettre en cause les libertés démocratiques et syndicales. En effet, vue la répression qu’elle fait abattre sur les travailleurs en lutte, elle a décidé de s’attaquer aux finances des syndicats en empêchant que ces derniers recouvrent convenablement les cotisations syndicales de leurs militants. Pour ce faire, elle a remis en cause de façon unilatérale le check off ou retenue à la source des cotisations syndicales et mutualistes en janvier 2018. Quant à la question du Fond Commun (FC), monsieur KADIOGO a expliqué que le FC existe au sein du Ministère en charge des finances depuis le début des indépendances. Dans les sept (07) points de leurs revendications, aucun ne porte sur une augmentation dudit FC. Par ailleurs, il n’est pas propre au Burkina Faso. Il existe aussi dans les administrations financières de la plupart des pays de la sous-région et dans le reste du monde. “Donc, nous allons nous battre pour garder cet avantage car, c’est notre droit” , a lancé le Secrétaire général du SYNATRAD.

Avant de clore ses propos, il a présenté d’ores et déjà ses excuses aux populations et à tout usager des services du MINEFID pour les éventuels désagréments que pourrait leur causer les grèves à venir. Au Gouvernement, il a annoncé que la CS-MEF reste disposée et disponible afin que des solutions idoines  puissent être trouvées aux points de revendications. En rappel, la CS-MEF a pour structures associatives: le Syndicat Autonome des Agents du Trésor du Burkina (SATB), le Syndicat National des Agents des Impôts et des Domaines (SNAID), le Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SYNATRAD), le Syndicat National des Travailleurs de la Planification et de la Coopération (SYNTPC), le Syndicat National des Agents des Finances (SYNAFI), et le Comité CGT-B/ENAREF.

 

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