Grève des syndicats de l’Education : qui du gouvernement ou de la CNSE sauvera l’année scolaire ?

Le torchon brûle mais n’est pas consumé entre le gouvernement et les syndicats de l’Education. Au regard de la situation délétère et au risque d’une année blanche, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba est monté au créneau dans l’après-midi du mercredi 10 janvier 2018, à travers  un point de presse. La grève de la Coordination des syndicats du secteur de l’éducation (CNSE) a été en substance, la question abordée par le Chef de l’Exécutif burkinabè.

Les traits tirés, l’air hagard, c’est sous cet aspect que le Premier ministre Paul Kaba Thiéba s’est présenté aux journalistes ce mercredi 10 janvier 2018. A l’entendre, il n’y a pas de doute que son gouvernement a la pleine mesure des enjeux de la grève des enseignants. En effet, cela paralyse depuis un certain temps, le secteur éducatif burkinabè. M. Thiéba, laisse entendre que les négociations pour une sortie de crise se poursuivent. C’est la principale information qu’a donné le Chef de l’exécutif lors du point de presse.

Cette conférence de presse se tient d’ailleurs pendant que la Coordination des syndicats du secteur de l’éducation (CNSE) observe une grève de 72h depuis le 9 janvier 2018. Selon le chef du gouvernement, la plateforme minimale revendicative du syndicat des enseignants comporte quatre points et 23 sous-points. Et sur ces 23 sous-points, Paul Kaba Thiéba a confié que 8 ont été examinés. Le hic, dans cette situation du monde éducatif, a fait comprendre le Premier ministre, est que l’incidence financière des revendications du CNSE, est estimée à au moins 50 milliards de F CFA par an.

Pourtant, a-t-il souligné, le pays ne peut pas supporter une telle incidence. C’est pourquoi, il a appelé à un sursaut patriotique du corps enseignant. « J’invite la coordination à la retenue, à la reprise des cours dans l’intérêt de nos enfants, des élèves et du pays », a dit M. Thiéba. Et d’enchainer : « Nous ferons de notre mieux pour sauver l’année scolaire ». Décidément la couleur que cette année prendra n’est ni connue du Premier ministre ni de la CNSE. Pour lui, dans toute négociation, il faut que les deux parties fassent des concessions afin de permettre une sortie de crise. C’est pourquoi il demande à ses interlocuteurs de faire des concessions pour sauver l’année scolaire.

« Ce n’est pas parce que nous ne voulons pas satisfaire les revendications des enseignants. C’est parce que ce n’est pas facile », lâche-t-il. Paul Kaba Thiéba a par ailleurs, confié que le CNSE et le gouvernement ont convenu de poursuivre le dialogue à propos du point concernant le statut autonome revendiqué. Mais, en attendant, le chef du gouvernement a insisté sur la reprise des cours afin d’éviter une année blanche.

Thiéba, a rappelé que la masse salariale est estimée à près de 52%. Or, selon les conventions internationales, elle ne devrait pas dépasser 35%. A la question de savoir, si le fait d’avoir accordé des avantages aux corps des magistrats, du trésor, des douanes et autres n’a pas contribué à enliser la situation, le Premier ministre a avoué leur ‘’erreur’’. Qu’à cela ne tienne, il a souhaité que les enseignants tiennent compte de l’intérêt général de la nation en reprenant les cours d’autant plus que les négociations sont en cours.

 

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