Le Haut-commissaire de la province du Zondoma, Hawa Marie Albane Kaboré, entourée de quelques leaders d’opinion, a rencontré le conseil municipal de Gourcy, le mardi 25 juillet 2017, dans la salle de mariage de la mairie. Cette rencontre avait pour but de réconcilier les conseillers en rupture de ban avec le maire.

«Nous sommes là pour identifier avec vous les problèmes qui minent la cohésion dans votre conseil municipal afin qu’ensemble des solutions soient trouvées dans l’intérêt de la commune».

C’est par ces mots que madame le Haut-commissaire, Hawa Marie Albane Kaboré a planté le décor de la rencontre qui a connu la présence de 75 conseillers sur les 94 que compte le conseil municipal de Gourcy.

Entourée des représentants des communautés religieuses, coutumières, de la société civile, des Forces de défense et de sécurité, elle indiquera que le comité qu’elle conduit est mandaté par le gouverneur de la région du Nord pour poursuivre la concertation que ce dernier a initiée, le mercredi 20 juillet 2017, dans le cadre de la résolution de la crise qui oppose une partie des conseillers au maire de la commune de Gourcy.

Cette crise, il faut le rappeler, a occasionné une levée de boucliers entre certains jeunes proches du maire et les conseillers qui auraient planifié une motion de défiance visant à destituer la première responsable de la commune, Kadidjia Traoré.

Ce sont donc les membres du comité de réconciliation qui s’exprimeront les premiers. Dans un ton solennel, ils inviteront les conseillers à  privilégier le dialogue, dans un esprit de tolérance et de pardon, dans le traitement de ce différend. Toute chose qui pourrait permettre d’accorder une seconde chance à madame le maire, quitte à elle de s’en saisir pour rectifier ses erreurs éventuelles.

Prenant la parole au nom des dissidents, Lassané Koma, par ailleurs premier adjoint au maire, fera à l’assistance le résumé des griefs retenus contre le bourgmestre.

Ce sont entre autres la gestion solitaire et opaque des affaires de la commune, les prises de décisions unilatérales (il citera en exemples les travaux de voirie et le voyage du maire à l’étranger) ; la non-exécution des délibérations ; la remise en cause des décisions des commissions permanentes ; l’entretien de réseaux de dénigrements, de diffamation, de division et d’intimidation, etc.

«La rupture de confiance avec le maire est consommée», a-t-il ajouté. Et  de terminer : «Nous les 76 conseillers sur les 94 que compte le conseil municipal, demandons purement et simplement la démission de madame le maire de la commune urbaine de Gourcy».

Après lui, huit autres intervenants enfonceront le clou, soit en donnant des précisions sur certains manquements, soit en faisant des révélations sur des menaces, des injures et des intimidations dont ils ont été victimes de la part des partisans du maire.

Face à tous ces déballages, le maire Kadidjia Traoré a déclaré avoir pris note et a demandé à pouvoir en discuter avec les conseillers en session extraordinaire.

La Haut-commissaire a rappelé à l’ensemble du conseil municipal les principes cardinaux devant régir la gestion d’une collectivité, en s’inspirant du Code général des collectivités territoriales.

Mais à la question de savoir si le maire pouvait espérer une seconde chance, les conseillers frondeurs ont demandé un temps pour se concerter avant de se prononcer. Pour eux, il était de leur devoir d’agir pour arrêter les errements de leur patronne qui sont de nature à compromettre le développement de la commune.

En fin de séance, les membres du comité de règlement de la crise ont salué la tenue de cette rencontre qui a permis de soulager le cœur et l’esprit des uns et des autres.

Les jours à venir restent cependant incertains dans la cité de Naaba Yadéga qui, selon certaines indiscrétions, compte désormais de multiples clans nés de cette crise.  Il faut noter que la rencontre s’est tenue sous haute surveillance policière.

AIB