Galo : implication des corps habillés dans la lutte contre l’excision et le mariage d’enfants

À l’occasion de leur activité, le Groupe d’action de lobbying et plaidoyer (Galo) a organisé ce jeudi 9 août 2018, une journée de sensibilisation et de plaidoyer sur les mutilations génitales féminines comme l’excision (MGF) et le mariage des enfants à l’endroit des corps habillés femmes. Présidée par la Première dame du Faso, Sika Kaboré, cette rencontre réunissant les membres de ce groupement ainsi que les corps habillés femmes, a pour objectif d’impliquer les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre ce fléau.

Le Groupe d’action de lobbying et plaidoyer (Galo) est un cadre de concertation présidé par la Première dame et regroupant l’amicale des épouses des membres du gouvernement, de l’épouse du président de l’assemblée nationale, des épouses de personnalités politiques, de personnes ressources et de bonne volonté. Il est né de l’ambition d’apporter une part contributive à la lutte engagée dans le pays pour l’épanouissement de la femme et de l’enfant. Il a pour rôle de s’occuper des pratiques sociales et mène des actions de sensibilisation et de plaidoyer sous forme de journée et de mission d’information dans les régions auprès des leaders d’opinions et administratifs. C’est ainsi qu’il s’intéresse aux mutilations génitales féminines et aux mariages d’enfants. En effet, ces pratiques sociales sont une entrave à l’épanouissement de la femme et de l’enfant burkinabè.

Les mutilations génitales féminines (MGF) sont encore pratiquées dans 29 pays africains soit une prévalence variant entre 90 et 27%. Au Burkina Faso, les femmes de 15 à 49 ans enregistraient en 2015 un taux de 67,3% et les enfants de 0 à 14 ans 11% d’où une baisse pour les MGF. Quant au mariage d’enfants, l’Afrique occupe la deuxième place après l’Asie du Sud. Sur 15 millions de filles mariées chaque année avant l’âge de 18 ans, 39% viennent de l’Afrique Sud saharienne. Le Burkina Faso est en 5e position sur le classement mondial soit une prévalence de 52%. Pour la Première dame, ces fléaux ont des conséquences désastreuses sur la victime et constituent un frein pour le développement du pays en l’occurrence, les traumatismes physiques, phycologies, des séquelles comme les fistules, les prolapsus ou la stérilité, la mort. « C’est pourquoi, il est urgent de renforcer les actions entreprises par le gouvernement avec le soutien des organisations de la société civile et sous l’accompagnement des partenaires techniques et financiers par la mise en place d’une chaine de solidarité nationale suscitant la contribution de toutes les composantes socio-professionnelles de notre société », explique-t-elle. Les MGF et les mariages d’enfants sont des entraves aux efforts déployés par le gouvernement pour la protection et la promotion des droits humains. Considérées comme « goulots d’étranglement », ces pratiques socio-culturelles sont « un frein à la pleine jouissance des femmes et des enfants », déplore-t-elle. Cette journée de sensibilisation et de plaidoyer avec les corps habillés femmes, s’insère dans la série d’action et de dynamique de la chaine de solidarité organisée par le Galo pour l’atteinte de la tolérance zéro (0) par leur implication.

Pour la présidente du Galo, Mme Kaboré, cette initiative a pour but « d’informer et de sensibiliser les forces de défense et de sécurité sur la lutte des MGF et mariages d’enfants, susciter une plus grande adhésion et implication des forces de défense et de sécurité dans la promotion et l’élimination de ces deux pratiques », déclare-t-elle et d’ajouter : « J’attends de vous un engagement ferme aux côtés du Galo et de tous les acteurs qui œuvrent pour éliminer ces pratiques afin de promouvoir un environnement familial mais aussi professionnel, débarrassé de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux enfants » .

Pour Mariam Lamizana, présidente de l’ONG Voix de femme, « la chaine de solidarité concerne l’ensemble des couches sociales et socio-professionnelles. Les corps habillés femmes avaient leur mot à dire en tant que professionnelles chargées de la sécurité et en tant que mères de famille. Ce qu’on leur demande, c’est de s’impliquer à tous les niveaux familiaux et professionnels pour sensibiliser les autres membres afin que chacun comprenne le bien-fondé de la lutte et pourquoi il faut accélérer l’élimination de ces pratiques dans notre pays ». A l’en croire, « la sensibilisation est une arme de tous les jours et de long terme mais il faut réprimander les récidivistes ». Grâce aux plaidoyers, les amendes passent à des millions et les peines d’emprisonnement vont jusqu’à 21 ans, doubler en cas de mort.

Quant à l’assistante de police, Sana Balkissa, « c’est une très belle initiative que la Première dame ait impliqué les forces de défense et de sécurité? surtout nous les femmes. Nous allons accompagner le gouvernement dans cette lutte pour éradiquer ce fléau».

 

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