Fraudes au concours de recrutement de 1500 instituteurs certifiés : le jeu de trouble des ministres Stanilas Ouaro et Séni Ouédraogo

Ainsi, ils ont fait leur show ! Une opération de communication teintée de contrevérités. Les hauts responsables du ministère de la Fonction publique et de l’Education nationale ont trouvé la parade pour faire passer leur message auprès de l’opinion. Ils ont affirmé, tout de go, lors d’une conférence de presse, ce 10 août, à laquelle nous n’avons pas été invités, que notre «Journal et le journaliste auteur de l’article» sur les fraudes présumés au concours de recrutement de 1500 instituteurs certifiés, ont été associés à la «cellule de vérification» mise en place par les deux ministères. Ce qui suppose que nous ayons participé, de bout en bout, aux travaux de la cellule et que nous sommes, de ce fait, comptables de ses résultats. C’est archi-faux ! Les deux ministères ont cru qu’en affirmant que le Journal a «été associé», ils réussiraient à sauver la face et à ne pas reprendre ce concours qui, selon plusieurs témoignages, est émaillé d’irrégularités.
La réalité est tout autre. Le ministre de la Fonction publique nous a adressé, quelques jours après la parution de l’article, une lettre confidentielle dans laquelle il nous convie, le 31 juillet, à une rencontre d’échanges. A cette rencontre, étaient également présent le ministre Ouaro, le Secrétaire général et le Chargé de communication du ministère de la Fonction publique. Aucun membre de la «cellule de vérification» n’était présent. Les deux ministres ont félicité notre Journal pour avoir attiré leur attention sur les tentatives de fraudes dans le processus de recrutements des 1500 instituteurs certifiés. Ils ont ensuite sollicité des informations complémentaires sur les pratiques évoquées dans l’article. Sans dévoiler nos sources d’information, nous leur avons fourni de précieuses pistes d’investigation afin de permettre à la cellule de vérification d’approfondir les contrôles et de démasquer les auteurs de ces pratiques. Déjà, à cette rencontre, les responsables des deux ministères nous ont informés, que suite une première vérification, de présumés fraudeurs ont été interpelés par la gendarmerie. Ces derniers ont introduit dans leurs dossiers de candidatures des documents suspects. Les deux ministres nous ont ensuite confié que les informations que nous leur avons fournies seront transmises à la cellule de vérification. Et que cette dernière confrontera également, comme préconisé par notre Journal, la liste des admissibles, celle des candidats ayant participé aux épreuves orales et une liste de candidats définitivement admis mais non encore publiée. Les ministres ont promis, après cette confrontation des listes, de nous tenir informés de la suite. Nous n’étions pas membre de la cellule et n’étions pas présents lorsqu’elle effectuait ses vérifications. Nous ne savons pas comment elle a travaillé. Nous n’avions pas non plus connaissance des résultats de ses vérifications avant la conférence de presse. Que le ministre Ouaro, flanqué du Secrétaire général du ministère de la Fonction publique, affirme, de façon péremptoire, que «le Journal et le journaliste auteur de l’article» ont été associés aux travaux de la cellule de vérification, c’est un pur mensonge. Il est regrettable que des autorités de cette trempe, censés montrer le bon exemple, s’adonnent un tel exercice malsain.
Et ils ne se sont pas limités là. Ils ont affirmé qu’ «aucune irrégularité telle que décrite par le Journal n’a été constatée par la cellule de vérification». Dans notre article, nous avons préconisé que le ministère de l’Education nationale confronte la liste des admissibles, publiée le 13 juillet, et celle des candidats qui seront définitivement admis. Et, contrairement à ce qu’affirment les conférenciers, cela a visiblement produit des résultats. Le 2 août en effet, le ministre de la Fonction publique nous a contactés au téléphone. Et il a affirmé ceci: «Notre service technique a fait le travail; on a pu déceler des choses. On vous en parlera après». Et il ajoute qu’ils ont décidé que des personnes extérieures vérifient également les listes. Et qu’il serait souhaitable que l’un de nos journalistes aille constater, le lendemain, l’effectivité de ce dispositif. Notre journaliste s’y est rendu et a effectivement constaté la présence de trois personnes. Mais nous ignorons à quels résultats ces personnes ont abouti. Et hop ! Les conférenciers ont saisi l’occasion pour semer l’amalgame ! Ils ont tenté de faire croire que nous avons participé à l’ensemble des travaux. Vraiment dommage que des autorités qui tiennent des ministères aussi stratégiques se flagellent de cette façon! A cette allure, la morale risque de «foutre complètement le camp» au pays des hommes intègres ! Ils ont voulu se faire une santé politique en fondant leur communication sur des contre-vérités. Mais c’est raté ! Complètement raté !

La Rédaction de « Courrier confidentiel »

Source : Net Afrique

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