Le Palais des sports de Ouaga 2000 a refusé du monde le samedi 16 février 2019. Les femmes venues des 45 provinces du Burkina ont pris part à la cérémonie d’ouverture du forum national sur l’autonomisation et la responsabilisation des femmes organisée par l’Assemblée nationale. Présidée par le président de l’Assemblée nationale, cette cérémonie a été une occasion pour lui de présenter le bien-fondé de cette initiative tout en invitant les femmes à s’y consacrer pour des discussions franches.

La cuvette du palais des sports a refusé du monde le samedi 16 février 2019. Les femmes venues des différentes régions sans distinctions, sont sorties massivement pour prendre part à la cérémonie d’ouverture du forum national sur le thème : ” l’autonomisation et la responsabilité des femmes». Initié par Bala Sakandé, ce forum a pour but de promouvoir l’autonomisation des femmes et la reconnaissance de leur droit car au Burkina Faso, elles constituent 53% de la population.

Pour le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béouindé, l’autonomisation de la femme est devenue « une impérieuse nécessité politique, économique et sociologique ». « L’importance de la place et de la position de la femme dans le tissu économique et social burkinabè qui impose la proportion du genre qui ne saurait prospérer sans un soutien puissant et déterminé de toute la communauté nationale », déclare-t-il. Saluant l’initiative et l’initiateur de ce projet, le maire de la ville de Ouagadougou, n’a pas manqué d’interpeller les femmes. « C’est l’occasion pour vous de faire de la représentation nationale, votre alliée pour obtenir les meilleurs leviers pour un réel essor économique et de marquer vous-même à la face de la nation entière votre engagement renouvelé d’être le socle et le ciment de nos familles et de notre nation ». Concernant l’autonomisation de la femme, les élus s’y sont impliqués également en 2018 à travers un projet pilote sur la ceinture verte de Ouagadougou.

Ce projet qui consiste à l’exploitation des espaces, a permis de créer 40 emplois dans la culture maraîchère pour les femmes. Ils ont mis en place le « programme agriculture urbaine » qui permettra de créer 20 000 emplois verts pour les femmes et les jeunes à l’horizon 2025. « Ce forum nous réconforte que nous sommes sur le bon chemin et que notre action n’est pas isolée », confie monsieur Béoundé.

Pour Elise Ilboudo/Thiombiano, 4^e vice-président à l’Assemblée nationale, « la situation de la femme nous interpelle et requière notre interaction, notre action individuelle et collective », dit-elle. « Dans la recherche du développement durable, chaque personne a une part de responsabilité et des tâches à accomplir pour impulser une dynamique d’ensemble qui va créer la croissance et mener à bonne fin les changements positifs. En privant notre pays de la moitié des bras valides que sont ces femmes, nous lui barrons simplement la voie du progrès », clame-t-elle. Ainsi elle ne manquera pas de remercier le président de l’Assemblée nationale qui « démontre preuve à l’appui qu’il reconnait la place de la femme burkinabè dans le développement et est déterminé à poser des actes en faveur de son plein épanouissement ». Elle a rappelé que le règlement a été relu en prenant en compte le quota de 30%. Le choix de ce thème qui a été également le thème du 8 mars au Burkina Faso, montre l’engagement du pays dans cette question : « Encadrons nous à sa maitrise et à sa réalisation ». Des communications seront faites par des experts en vue de remercier les partenaires techniques et financiers qui les a accompagnés.

Pour Bala Sakandé, l’initiation de ce projet relève d’un « volontarisme ».  Engagé à soutenir et à défendre la cause de la femme, il a tenu à être clair qu’il ne s’agit pas d’un populisme qu’il veut se créer. Il est prêt à accepter tout pour la cause de la femme. « Ma réputation m’est chère, mais la cause de la femme m’est encore plus chère », clame-t-il. « Autonomisation et responsabilisation des femmes au Burkina Faso, n’entend pas faire dans le simple sensationnalisme. Il veut plutôt, à partir d’un diagnostic sans complaise de la situation de la femme, élaborer une nouvelle feuille de route, un échéancier et des projets de textes à prendre en vue d’accélérer notre marche commune vers un développement humain durable et sensible au genre », explique-t-il.

Des textes seront relus en vue de replacer la femme. Au cours de ce forum, des communications seront faites sur la responsabilité et responsabilisation des femmes dans le contexte sécuritaire, sur l’autonomisation économique et financière, l’autonomisation sociale et culturelle, l’autonomisation politique de la femme et sa prise en compte dans les sphères de décisions.

Ces communications seront présentées par des experts dans ce domaine. Le président de l’Assemblée nationale a, par ailleurs, invité les femmes « à une réflexion sur la proposition de l’érection d’un siège de député par province exclusivement dédié à la femme » puis d’ajouter : « Si cette proposition venait à être adoptée et concrétisée par une loi, cela permettrait, bon an mal an, d’avoir au minimum 45 députées à l’hémicycle ». Il s’agira d’une prolongation de la loi sur le quota genre et non sa remise en cause. Ce forum a regroupé toutes les femmes de tout bord politique.  En rappel sur 127 députés, 18 femmes sont seulement représentées à l’Assemblée nationale.