Etat de la corruption au Burkina : la Police municipale, les Douanes et la DGTTM, trio mortel du classement

Ce 17 juillet 2018, le secrétaire exécutif du Réseau national de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), Claude Wetta a rendu officiel, le rapport 2017 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. D’après ce rapport, la Police municipale est en tête du classement des services les plus corrompus de l’administration publique burkinabè. Les Douanes et la Direction générale des Transports terrestres et maritime (DGTTM), viennent respectivement à la 2e et 3e.

Le rapport sur l’état de la corruption 2017 cite la Police municipale, les Douanes et la Direction générale des Transports terrestres et Maritime (DGTTM) comme étant les services les plus corrompu de l’administration publique burkinabè. Cette information a été donnée par le Secrétaire exécutif du Réseau national de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC), Claude Wetta, ce 17 juillet 2018 à Ouagadougou.

A en croire M. Wetta, selon les enquêtés, c’est à ce niveau que les pratiques de corruption ont été les plus fréquentes en 2017. En effet, sur 258 contacts avec les polices municipales, 240 cas ont fait l’objet de pratiques de corruption dont 104 de ces cas à Ouagadougou et 69 à Bobo Dioulasso. La deuxième et la troisième place sont respectivement occupées par les services de Douanes et la Direction générale des Transports terrestre et maritime (DGTTM).

Au niveau des services des Douanes, le rapport révèle, d’après les témoignages, que sur 60 sollicitations notées, 38 ont fait l’objet de corruption, tandis qu’au niveau de la DGTTM, sur 118 sollicitations de services, ce sont 62 cas, dont 42 à Ouagadougou, qui ont fait l’objet de corruption. Et la plupart des cas de corruption à la DGTTM ont été enregistrés au niveau de l’administration des examens pour l’obtention des permis de conduire.

Faisant un flash-back sur rapport 2016, le Secrétaire exécutif du REN-LAC a mentionné que des services comme la Douane, la DGTTM, la Police nationale et les impôts ont connu une dégradation dans leur classement. En effet, précise-t-il, « la Douane est passée de la 3e place à la 2e place, la DGTTM de la 8e à la 3e place, la Police nationale de la 9e à la 7e place et les impôts de la 7e à la 6e ».

Le rapport 2017 du REN-LAC est un document de 127 pages scindé en trois grandes parties sur la base d’un sondage réalisé du 2 au 16 novembre 2017 dans les 13 chefs de régions et la ville de Pouytenga, au regard de son poids économique et démographique. Pour rendre fiable cette enquête, le REN-LAC a recensé 2000 personnes âgées d’au moins 18 ans dont plus de 50% de femmes pour constituer son échantillon. « Traquer les délinquants économiques pourrait aider à venir à bout du phénomène ».

Pour le Secrétaire exécutif du réseau, cette situation se justifie par le peu d’actions d’envergure de la part de l’Exécutif, en 2017, en matière de lutte anti-corruption. A cela, s’ajoutent les « tergiversations dans l’opérationnalisation de l’ASCE-LC ainsi que l’adoption du projet de loi portant allègement des procédures contractualisation en Partenariat Public Privé (PPP), identifiées comme des actions à même de compromettre la lutte contre la corruption ou de favoriser le phénomène ». Depuis sa création, le REN-LAC, avec d’autres acteurs comme la presse, consent des efforts dans la lutte anti-corruption.

Il est évident que si les acteurs politiques s’engageaient autant pour « traquer les délinquants économiques, on pourrait venir à bout du phénomène ». Le rapport a donc suggéré entre autres aux acteurs étatiques et non étatiques le «renforcement de l’arsenal juridique de prévention et de répression de la corruption à travers notamment l’adoption des décrets d’application de la loi sur le droit d’accès à l’information publique et aux documents administratifs», la «systématisation des enquêtes de moralités avant la nomination à des postes de responsabilité» et la «mise en place des réseaux de veille et d’alerte sur les cas de corruption sur toute l’étendue du territoire» et l’«accord  d’une place toute particulière à la lutte anti-corruption dans l’Education, la Santé, la Justice, la Sécurité et la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS)».

Claude Wetta a par ailleurs déploré l’annulation par le Conseil d’Etat de la décision du Conseil supérieur de la Magistrature instituant la Commission d’enquête sur les magistrats qui constitue un « véritable coup de poignard dans le dos de tous ceux qui œuvrent pour l’assainissement du troisième pouvoir ». Pour lui, « cette décision tend à garantir l’impunité aux acteurs judiciaires ».

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