Drame de Banfora : L’Unapol condamne les comportements barbares et inhumains envers les policiers

L’Union Police Nationale (UNAPOL) a organisé lundi, une conférence de presse à Ouagadougou pour mettre en exergue leur deuil au sein de la Police nationale suite aux évènements qui viennent de se produire à Nafona/Soubakaniedougou, dans la région des cascades.

Une équipe de police s’est rendue à Nafona le 12 janvier 2019, suites à des instructions du Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Banfora pour une mission d’interpellation. Une opération à laquelle, la population s’est farouchement opposée et deux (02) officiers de Police et une autochtone du village ont perdu la vie.

Au moment où l’Unapol rencontre les Hommes de Médias, ces officiers de Police sont en train d’être inhumés en présence de leurs familles en larme. Ces “évènements qui viennent de se produire à Nafona sont inadmissibles, inacceptables et intolérables dans un Etat de droit” , a dardé le Secrétaire général Zongo B. Armyao et d’ajouter : “ce qui est plus inadmissible, c’est l’attitude du gouvernement et de la hiérarchie policière” . A en croire monsieur Zongo, les policiers sont à présent convaincus qu’ils sont orphelins. C’est-à-dire, non seulement “orphelins de leur hiérarchie qui brille par son “larbinisme”, son inaction et son manque d’initiative face aux problèmes des policiers” mais aussi “orphelin du Premier ministre, premier responsable de la Police qui malgré les multiples interpellations et alertes, montre clairement aux policiers que son gouvernement n’accorde aucune importance ni aucun intérêt à la situation qu’ils vivent” .

Les conférenciers du jours trouvent pourtant que les résultats des policiers sur le terrain de la sécurité méritent plus de reconnaissance et de respect de la part du gouvernement, tout en appelant leurs camarades à s’armer de courage et d’abnégation. “Dans un contexte où nous sommes abandonnés par nos autorités et lynchés par les populations, seule la lutte pourra nous libérer” , a lancé le Secrétaire général. En effet, ils ont précisé que l’Unapol ne faillira jamais à sa mission de lutter pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des policiers. “C’est pourquoi, nous soutenons nos collègues qui depuis ce matin, ont décidé d’observer un deuil en la mémoire de nos collègues lâchement et froidement abattus à Nafona” , a-t-il soutenu.

L’Unapol a insisté sur l’urgence pour les autorités de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’améliorer la protection physique et la protection juridique du policier, tout en demeurant convaincu que “l’autorité de l’Etat ne peut s’instaurer dans un Etat qui crée lui-même les conditions pour affaiblir sa principale force de sécurité” .

A l’endroit des populations, ils condamnent fermement les comportements barbares et inhumains envers des policiers. Selon eux, la population doit être un appui pour les forces de l’ordre dans la lutte contre le terrorisme et non un problème de plus à gérer, surtout dans un contexte sécuritaire aussi délétère qu’inquiétante. Ils ont tenu à rappeler à la population et aux autorités de ce pays que les policiers sont aussi des Burkinabè et comme elles, ils ont aussi le droit à la vie et bénéficient de l’ensemble des droits de l’homme garantis par la Constitution et les instruments juridiques internationaux. “Vous ne pouvez pas demander à la police de vous assurer sécurité, pendant que vous lynchez lâchement et sauvagement des policiers en mission dans une République” , a précisé Zongo B. Armyao.

Pour apporter certains éclaircissements sur ce drame, le Secrétaire général adjoint (SGA), Palenfo Rachide a indiqué que tout est parti d’un problème foncier. “Juste pour du foncier, la personne menacée plusieurs fois à mort, a fini par porter plainte à la justice. Et le juge qui a tranché en sa faveur, a également demandé le concours de la force publique ce qui je pense, est un devoir de la Police nationale dans un Etat de droit” , a-t-il expliqué. A entendre monsieur Palenfo, la population s’est opposée à la mission qui devait être menée par l’équipe désignée. Une opposition qui a été préméditée, selon lui, car ladite équipe a trouvé déjà une forte mobilisation de la population dans les lieux de l’interpellation, avant d’être encerclée par des hommes armés de gourdins et bien d’autres matériels qui s’en sont pris aux policiers. Pour tenter de maîtriser la situation, un policier a essayé de donner un coup de tir malheureusement qui a fauché mortellement une dame. Face à cette situation, la Police a replié mais il y avait du matériel spécifique resté au lieu du drame. Alors, ils ont dépêché deux (02) hommes qui ont pris le soin de se désarmer pour croiser la population. C’est malheureusement ces deux hommes qui ont été saisis, molestés, puis tués par ladite population. “Les images parlent d’elles-mêmes” , a déploré le SGA et d’ajouter : “quelque soit les motifs allégués par la population, aucun ne peut justifier un tel lynchage” .

 

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