Le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, a sacrifié à la tradition ce jeudi 12 avril 2018. Il s’est adressé à la Nation sur la situation nationale à l’hémicycle. Dans son discours, il a affirmé plusieurs choses notamment « le Burkina Faso is back » ainsi que : « Nous vivons au-dessus de nos moyens », notant que c’est « insoutenable ».

Pas de différence notable entre sa première adresse à la Nation et celle du jeudi 13 avril 2018. S’il a été félicité par les honorables du MPP et ceux de la mouvance présidentielle, c’est tout le contraire pour les députés de l’opposition. Qu’à cela ne tienne, le chef de l’exécutif burkinabè a affiché une certaine assurance et optimisme déconcertant, qui ne sont pas passés inaperçus.

Le Premier ministre prétend que c’est dans le but de résoudre le problème de disparité salariale et de réconcilier les Burkinabè avec leur fonction publique, que le gouvernement a lancé la conférence sur le système de rémunération des agents de l’État. Pour lui, l’objectif de cette conférence est de « rétablir les fondements d’équité, de justice et d’égalité ». Également cette conférence vise à « dégager une épargne budgétaire pour pouvoir financer l’investissement prioritaire du Plan national de développement économique et social (PNDES) et (garantir) la soutenabilité des finances publiques ».

« Nous voulons un Burkina responsable », a dit le chef du gouvernement lors de son adresse à la Nation le jeudi 12 avril 2018 devant les honorables députés. D’après lui, le Burkina vit au-dessus de ses moyens. À cet effet, il laisse entendre que les dépenses en personnel sont passées de 332,34 milliards FCFA en 2012 à 618 milliards FCFA en 2017, soit une variation de plus de 86%. Par contre, selon M. Thiéba, la richesse nationale, sur la même période n’a augmenté que de 5% et la masse salariale de 11% . Pour le Premier ministre, ce n’est pas ainsi qu’on pourra financer les investissements.

Si le Burkinabè débrouillard vit au-dessus de ses moyens comme le prétend le Chef du Gouvernement, que dire du luxe insultant dans lequel sont les membres gouvernement, qu’il dirige. La ceinture doit être serrée par tous. Si un effort doit être fait, cela concerne l’ensemble des burkinabè et non un groupe déterminé. C’est ce que l’honorable Tahirou Barry a une fois de plus dénoncé lors de sa prise de parole en ces termes. « Je remarque un train composé de 2 wagons, le premier dans un luxe insultant et le second gisant dans la pauvreté et l’indifférence ». Aussi vrai que le poisson pourri par la tête, le bon exemple doit venir d’en haut, c’est-à-dire des autorités.