Destitution d’Omar el-Béchir : appels au respect des « aspirations démocratiques »

Le ministre de la Défense, Awad Ibn Awf, a été nommé jeudi à la tête du Conseil militaire de transition, remplaçant ainsi le président Omar el-Béchir, destitué le jour même par l’armée. Appris par Jeune Afrique, plusieurs pays et organisations internationales, dont l’ONU et l’Union africaine, réclament une transition respectant les « aspirations démocratiques » des Soudanais.

Deux hauts gradés ont prêté serment dans des images diffusées jeudi par la télévision d’État. Le ministre de la Défense, Awad Ibn Awaf, a été porté à la tête du Conseil militaire de transition pour deux ans. Il remplace ainsi le président Omar el-Béchir, destitué le jour même par l’armée. Le chef d’état-major de l’armée, le général Kamal Abdelmarouf, a lui été nommé adjoint de ce Conseil.

Malgré l’annonce de la mise en détention du président Omar el-Béchir jeudi dans la mi-journée, les manifestants ont continué à contester, appelant à une transition démocratique et à un pouvoir civil. Des milliers de personnes se sont rassemblées devant le QG de l’armée malgré le début d’un couvre-feu imposé pour un mois de 22H00 à 04H00 locales, soit de 20H00 GMT à 02H00 GMT.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé « la conviction de l’Union africaine que la prise du pouvoir par l’armée n’est pas la réponse appropriée aux défis auxquels le Soudan est confronté et aux aspirations de sa population ». Il a exhorté toutes les parties concernées à faire preuve de « calme » et à « engager un dialogue inclusif afin de créer les conditions permettant de répondre aux aspirations du peuple soudanais à la démocratie, à la bonne gouvernance et au bien-être ».

Plusieurs pays, dont les États-Unis et l’Union européenne (UE), ont également exhorté jeudi les militaires à intégrer les civils dans ce processus de transition.

Dans un communiqué qui s’abstient de condamner le coup d’État militaire ayant conduit à la destitution du président soudanais, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, « réitère son appel au calme et à la plus grande retenue de tous ». « Il rappelle ses encouragements et espoirs antérieurs selon lesquels les aspirations démocratiques du peuple soudanais se réaliseraient grâce à un processus de transition approprié et inclusif », précise son texte.

Des diplomates ont indiqué que les États-Unis et cinq pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique et Pologne) avaient demandé une réunion d’urgence à huis clos du Conseil de sécurité sur le Soudan. Celle-ci devrait se tenir ce vendredi en milieu de journée.

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