Déclaration de biens et de patrimoine : un ministre d’Etat se joue de la loi ?

Trop d’incohérence entre la déclaration de biens et de patrimoine de l’actuel ministre d’Etat auprès de la Présidence et celle faite en entrant dans la première équipe de Paul Kaba Thieba, selon le Courrier confidentiel dans sa parution numéro 161 du 10 août 2018. Cela vient jeter du discrédit sur M. Compaoré surtout que sa première déclaration a fait et continue à faire de gorges chaudes.

La loi de répression et de la corruption oblige chaque membre du gouvernement à déclarer son patrimoine 30 jours après sa prise de fonction. C’est ainsi que Simon Compaoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’exécute en tant que ministre d’Etat, en charge de la sécurité et ensuite ministre d’Etat auprès de la présidence du Faso.

Mais à la surprise générale, lors de sa première déclaration, on découvre que celui-là même qui a été à la tête de la Mairie de Ouagadougou pendant 17 ans, est l’un des ministres les plus pauvres. Cela a installé le doute dans la tête des burkinabè, sur la sincérité de la déclaration de biens et de patrimoine faite par les ministres surtout celle de Simon Compaoré.

En effet, d’après le journal, il y a un flou dans les déclarations de M. Compaoré.  La déclaration de 2016 faite en entrant dans la première équipe de M. Kaba n’est pas conforme à celle faite en 2018 en tant que ministre d’Etat auprès de la Présidence. Dans la première, M. Compaoré avait deux parcelles à komsilga. Une lotie de 700m2. Dans la deuxième déclaration, la deuxième parcelle a disparu comme par enchantement. Aussi, le ministre d’Etat avait un véhicule Highlander et un autre de marque Mercedes 320. Ils ont aussi disparu. C’est possible qu’il les a peut-être vendus. C’est aussi possible qu’il ne l’a pas déclaré.

Au-delà de ceux-là, dans la deuxième déclaration du ministre d’Etat, il affirme avoir un terrain à titre de don en 1985 de la part de la population de Ziniaré. Cette déclaration ne figure pas dans la première datant de 2016. Ce n’est pas tout, il dit avoir à sa possession un véhicule de type GMC 4X4 acquis par don au cours de l’année 2000. Là aussi, ce véhicule ne figurerait pas dans la déclaration du ministre en 2016.

Des irrégularités existent également au niveau des comptes bancaires. En 2016, la somme des soldes de ses comptes donnait exactement 23 955 188 francs CFA. En 2018, la sommation donne 22 795 335 francs CFA. Ce qui veut dire que le financement de ses comptes bancaires n’a pas connu d’évolution entre 2016 et 2018, pire, ils ont connu une légère baisse. Cela sous-tend que le poste de ministre appauvrit-il aujourd’hui au Burkina ? Le ministre étant marié sous le régime de bien commun, sa déclaration devrait prendre en compte les biens de son épouse qui est enseignante à l’Université Ouaga I Joseph KI-ZERBO. Cet aspect a été tout simplement ignoré par Simon Compaoré. L’ASCE-LC devrait durcir le ton afin que cet exercice soit pris au sérieux par les autorités qui y sont astreintes. Il y a aussi ceux qui accusent un grand retard par rapport aux prescriptions de la loi.

 

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