Crise politique à l’UPC : Zéphirin Diabré sort de son hibernation

L’Union Pour le Changement (UPC) traverse sans doute la plus grande crise de son histoire. Cette sortie de l’UPC était plus que jamais attendue. C’est maintenant chose faite. Ce lundi 9 octobre, le parti du « Lion » est sorti de son mutisme à travers une conférence de presse pour éclairer l’opinion, sur la situation qui prévaut au sein de son parti. Le Président, Zéphirin Diabré est serein et trouve tout à fait normal ce qui se passe au sein de son parti puisqu’on ne lapide  qu’un arbre qui a des fruits.

« Ceux qui parlent dans la presse au nom d’un groupe parlementaire qui se dénommerait UPC/Renouveau démocratique, font une usurpation  de titre » déclare le Président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), dès l’entame de la conférence de presse, initiée ce lundi 9 octobre 2017.

Pour Zephirin Diabré, la création d’un groupe parlementaire, se fait après une rencontre de la conférence des présidents et à un acte du président de l’Assemblée. « A ce jour, et à notre connaissance, aucune conférence de président ne s’est réunie et le président de l’AN n’a signé aucun acte officiel matérialisant la création d’un tel groupe », précise-t-il. Par conséquent, l’UPC, par la voix de son président, demande solennellement au Président de l’AN, de réunir ladite conférence pour trancher définitivement sur la question.

Du reste, « Zeph », pour les intimes, affirme que c’est la campagne de 2020 qui a commencé. « Le MPP, face à l’échec de sa politique, veut débaucher de nouveaux soutiens, affaiblir le parti du « Lion », pour remporter les élections. Leur drame, et notre chance, c’est qu’ils ont dégainé trop tôt. », Martèle-t-il. Au demeurant, l’UPC demande à tous ses militants et sympathisants repartis sur le territoire national, de ne pas s’inquiéter. Ce qui arrive à l’UPC arrive et est déjà arrivé a beaucoup de grands partis d’oppositions en Afrique et ailleurs.

Cela dit, l’UPC tient à rassurer tous les burkinabè qu’en ce qui lui concerne, fait tout pour ramener les démissionnaires au bercail. « Notre main est encore tendue, c’est à eux de décider », soutient-il. D’ores et déjà, le parti du « lion », informe ses militantes et militants qu’une session extraordinaire du Bureau politique est convoquée pour le samedi 14 octobre 2017  à Ouagadougou, pour décider du sort qui doit être réservé aux députés rebelles.

L’idée de création du groupe parlementaire n’a rien à voir avec les révélations de presse.

Selon « Zeph » l’idée de création du groupe parlementaire remonterait en janvier 2016, lors de la réunion du bureau politique national. Fallait-il rester à l’opposition ou rejoindre la majorité ?, voici les questions qui divisaient en son temps. Vu que leur idée, celle de rejoindre la majorité n’est pas passée, certains députés de l’UPC ont donc nourri  l’idée de création d’un autre groupe parlementaire qui sera utilisé comme instrument pour directement négocier les postes  avec le MPP. A ce sujet, le Président de l’UPC laisse entendre que le MPP était prêt à modifier une loi sur le nomadisme politique, pour établir que l’on pouvait démissionner d’un parti et conserver son siège. Le projet, poursuit-il, a été abandonné après qu’un haut responsable du MPP ait clairement fait comprendre à ces derniers, que l’opposition n’acceptera jamais cet état de fait.

« On ne jette des cailloux que sur des arbres qui ont des fruits »

Le complot va néanmoins continuer et de manière inéluctable. D’après Rabi Yaméogo, député UPC, son parti a été l’objet d’une tentative de déstabilisation de la part d’officines liées au pouvoir MPP. En tant que principal parti de l’opposition, l’Honorable Yaméogo ajoute que c’est de bonne guerre. Cependant, même découvert, le complot n’a jamais été abandonné. L’idée  était de créer un groupe pro-MPP, qui pourrait servir au moment opportun. C’est ce qui a valu l’exclusion du député Kiemdé du parti.

Une chose est sure, termine-t-il, les burkinabè ont marre des politiciens qui sont des hommes lundi et des femmes le mardi au regard de leurs réactions. Ils veulent des élus qui ont des convictions, des valeurs, qui savent dominer l’appel du ventre et qui refusent de se vendre.

 

 

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