La cérémonie d’ouverture des activités de la conférence régionale sur les services informatiques et de données géo-spatiales dans les domaines de l’agriculture et de l’eau, s’est tenue mercredi à Ouagadougou. Seront au menu des échanges de cette conférence, les technologies de l’information et de la communication (TIC) sur la transformation de l’agriculture en un secteur rémunérateur et rentable.

Sous le parrainage du ministère de l’Agriculture et des Aménagement hydro-agricoles du Burkina Faso, la cérémonie d’ouverture des activités de cette conférence régionale, s’est tenue ce mercredi 17 avril 2019 à Ouagadougou.

Dans la région du Sahel, la variabilité climatique est accentuée ces dernières années, se traduisant par des régimes de pluies plus irréguliers, des évènements de sècheresse extrême et des crues importantes. En conséquence, les périodes de croissance et de récolte tout comme les zones de pâturages et d’abreuvement et de pêche, sont moins prévisibles, créant parfois des conflits entre utilisateurs de ces ressources en eau et en terres. Par conséquent, des interventions de développement d’une agriculture intelligente face au climat sont cruciales au Sahel.

En outre, la région du Sahel fait face à une population croissante de jeunes, en majorité sans emploi. Le rôle de la technologie pourrait permettre de rendre l’agriculture plus attrayante pour les jeunes africains, génération qui joue un rôle clé dans la réalisation du développement durable du continent. En effet, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et les données géo-spatiales peuvent jouer un rôle essentiel pour transformer l’agriculture en un secteur rémunérateur et rentable.

C’est d’ailleurs cette raison qui justifie la tenue de cette conférence régionale organisée par Le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), l’Organisation Spatiale Néerlandaise (NSO) et l’Agence pour les Entreprises Néerlandaises (RVO), en partenariat avec le Ministère Néerlandais des Affaires Étrangères, sous l’égide de la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)/Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et sous le parrainage du Ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles du Burkina Faso.

Pour le Secrétaire Exécutif adjoint du CILSS, Ibrahim Loumoumba Idrissa, l’importance accordée à cette rencontre régionale trouve sa justification dans l’urgence de plus en plus impérieuse de faire face aux effets croissants des variabilités climatiques sur les conditions de vie des populations et des écosystèmes. A l’entendre, le Burkina Faso membre fondateur du CILSS, a toujours œuvré inlassablement à la réalisation des rêves communs au sein de cette structure. C’est de voir un Sahel où les populations assurent dans la dignité la satisfaction de tous leurs besoins et où il faut vivre. “La vision du CILSS au service du sahel et de l’Afrique de l’Ouest, est de transformer le Sahel en terre d’excellence dans la mise en œuvre de politiques de développement durable et d’adaptation aux changements climatiques” , a indiqué le Secrétaire Exécutif, tout en précisant que ceci explique tout l’intérêt de cette rencontre.

“Pour la CEDEAO, les TIC sont une composante essentielle dans le développement des chaînes de valeur agricole particulièrement pourvoyeuses d’emploi, également dans le sens de l’employabilité des jeunes dans l’agriculture et sur les filières agro-alimentaires”  a laissé entendre Alain Traoré, représentant de la CEDEAO/UEMOA. Il a profité de l’occasion, en tant que directeur de l’agriculture et de développement rural, pour dire qu’ils (membres de la CEDEAO/UEMOA) attachent un prix extrêmement important aux résultats de leurs travaux et qu’ils vont s’assurer de leur mise en œuvre complète pour le bénéfice des 350 millions que compte la communauté Ouest-africaine.

Quant à Martin Ruch, représentant de l’Ambassade des Pays-Bas, il a saisi l’occasion pour remercier le CILSS, la CEDEAO, l’UEMOA et le Gouvernement burkinabè pour la contribution à la préparation de cette conférence. “Nous sommes réunis aujourd’hui car, à l’évidence, les TIC sont devenues un levier important de croissance économique, de création de valeur et de transformation sociale” , a-t-il indiqué et d’ajouter : “Cette conférence est un cadre idéal et propice pour discuter de nouveau l’enjeu du numérique et les tendances marquantes de cette œuvre” . A l’en croire, c’est l’occasion de promouvoir les données satellitaires et les technologies modernes pour développer une agriculture qui fait face aux changements climatiques. D’après le représentant, les Pays-Bas souhaitent aider les pays du Sahel à lutter contre les menaces sécuritaires, à gérer les flux migratoires et à prévenir l’instabilité, c’est-à-dire, en investissant dans la réduction de la pauvreté, dans la bonne gouvernance et l’état de droit pour améliorer les perspectives de la population du Sahel.

Alassane Guiré, Secrétaire général, représentant du ministre de l’Agriculture burkinabè qui est le ministre coordonnateur du CILSS, était chargé de livrer le discours d’ouverture. “Assument actuellement la présidence en exercice du CILSS, le peuple du Burkina Faso et son président, S.E.M Roch Marc Christian Kaboré, se sentent honorés par le choix porté sur notre capitale pour abriter cette importante cérémonie” , a-t-il laissé entendre.  Pour lui, point des besoins de rappeler le rôle essentiel de l’agriculture dans le développement économique et social des pays de la sous-région. “C’est pourquoi, l’un des enjeux les plus importants du développement économique et social de nos pays, reste la maîtrise des facteurs de production notamment, l’eau et le renforcement de nos systèmes de productions agricoles” , a-t-il souligné. Avant de déclarer ouverte la conférence régionale sur les services informatiques et de données géo-spatiales dans les domaines de l’agriculture et de l’eau, il a précisé que la rencontre d’aujourd’hui montre la grande nécessité pour le Sahel et l’Afrique de l’Ouest de s’inscrire dans une approche intégrée de l’agriculture dite intelligente et adaptée aux changements climatiques.

Du mercredi 17 au jeudi 18 avril 2019, environ 150 participants venant des institutions publiques et privées, des secteurs des TIC, de l’eau, de l’agriculture et du changement climatique et du monde géo-spatial, prendront part à cette conférence. Un évènement qui a pour but de mettre en contact acteurs et solutions innovantes dans un processus dynamique qui favorise le partage de connaissances, l’interaction, les échanges et la mise en réseau ciblés pour produire des résultats concrets.