Débuté le 20 juin 2018, le forum national des personnes vivant avec un handicap a pris fin ce jeudi 21 juin 2018. Des conclusions des travaux sur les thèmes abordés au cours de la cérémonie d’ouverture ont été présentées à S.E.M le président du Faso, présent à ce panel de clôture ainsi qu’aux membres du gouvernement. Des préoccupations majeures soumises au Président, ont vu des réponses satisfaisantes.

Les personnes vivant avec un handicap moteur, auditif, visuel… sont venues nombreux des 351 communes pour ce dialogue direct avec le président du Faso. Selon le ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, Hélène Marie Laurence Ilboudo Marchal, “des concertations et des fora ont été organisés pour ce panel. Aussi des réalisations en lien avec le PNDES ont permis de retenir 2 325 projets sur 4 669 pour financement d’organisation, une opération de délivrance de carte de validité dans les 45 provinces et de tenir ce panel“. Au cours du panel, plusieurs thèmes ont été abordés permettant aux personnes handicapées de faire ressortir des recommandations majeures mais aussi de revenir sur les préoccupations soulevées lors des fora régionaux.

Les différents représentants des personnes handicapées des treize régions du Burkina, ont présenté à tour de rôle leurs différentes préoccupations. Les questions de santé, d’éducation, d’urbanisme, d’employabilité,… sont les principaux grands points ressortis dans chaque région. Il s’agit entre autres des cartes d’invalidité, de la hausse du matériel de mobilité, de la création des centres de formation, des bourses d’études pour les enfants handicapés et pour les enfants de parents handicapés, l’accessibilité aux parcelles, l’accès aux crédits, la pérennisation du forum, …

A ces différentes préoccupations, le président du Faso a d’une part, rassuré que dans sa politique inclusive aucune couche ne sera délaissée. « Ce forum permettra de faire un état de lieu mais aussi de dégager des perspectives des axes d’actions qui permettent de faire en sorte que ces personnes ne soient pas exclues de la société et participent au développement économique et social du Burkina Faso », lance-t-il. Une des priorités est « la mise en application de la loi votée depuis 2010 dans tous les secteurs », souligne S.E.M Roch Marc Christian Kaboré.  « Il est impératif que suite à ce premier forum, les dispositions soient prises au niveau du gouvernement pour l’intégration totale du respect de la loi dans tous les secteurs avant la fin de l’année », ajoute-il. D’autre part, concernant les cartes d’invalidité qui offrent plusieurs avantages aux personnes handicapées, le Président du Faso rassure en ces termes « tout doit être mis en cohérence pour que les personnes handicapées bénéficient du droit de leur carte d’invalidité et des facilités qui sont accordées ». Concernant le matériel de mobilité pour tout type d’handicapé « je prends l’engagement pour que nous puissions prendre des dispositions pour apporter à la hauteur de nos moyens des solutions à cette question », déclare-t-il. Quant à la création des centres de formation, selon le président, « la solution n’est pas la multiplication des centres mais prévoir du matériel et de la place pour les personnes vivant avec un handicap dans les différentes formations professionnelles existantes ». Suite aux doléances des personnes vivant avec un handicap pour la pérennisation du forum, le président rassure que l’activité sera biennale afin de vérifier la mise en exécution des doléances.

Dans les autres domaines tels que l’éducation, la santé, l’urbanisme, les différents ministres concernés ont intervenu. Pour le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Stanilas Ouaro, la stratégie nationale d’éducation inclusive permettra au gouvernement d’assurer l’éducation des enfants handicapés mais aussi l’adaptation des infrastructures scolaires, des suivis dans leur éducation, l’augmentation des bourses et l’octroi des kits scolaires. Selon le ministère de l’enseignement supérieur, Alkasoum Maïga, les étudiants en situation d’un handicap sont suivis et font leur évaluation normalement. Dans le domaine social, des villas aux côtés des universités ont été mises à leur disposition.

Pour le ministre de la santé Pr Nicolas Méda, un institut spécialisé en médecine physique et de réadaptation avec l’aide de la coopération belge est en construction. Des médecins sont en formation, 9 en spécialisation en médecine physique et réadaptation, 20 en kinésithérapeute, 10 en orthopédiste. Comme demandé, des tables d’accouchement adaptées seront accordées et l’octroi des cartes d’invalidité dans les centres sanitaires.

Pour le ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, Smaila Ouedraogo, le coût de l’accès à la formation professionnelle, sera revu. 15 000 personnes seront formées et une bourse de 300 000f CFA sera octroyée. Quant au ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet, dans les 40 000 logements, des quotas seront réservés aux personnes handicapées et elles bénéficieront de traitement spécial.

Par ailleurs, ce premier forum a pris fin avec la remise de la somme de 18 450 000 F CFA à 21 associations des personnes vivant avec un handicap.