Burkina : Le forum de la jeunesse a été politisé, selon l’Opposition politique

 

L’Opposition politique burkinabè a tenu, ce mardi, son deuxième traditionnel point de presse hebdomadaire après l’observation des congés. Divers points ont été au menu des échanges entre Youmali Lompo, président du PNDS, Amadou Diemdioda Dicko, 4ème vice président de l’UPC (tous représentant du CFOP) et les Hommes de Médias.

La conférence de presse de ce mardi 24 septembre 2019 qu’a tenue l’opposition politique a traité des sujets d’actualité dont les nouvelles du front, les concours directs de la fonction publique, la rentrée scolaire 2019-2020, la tenue du forum national de la jeunesse, et les propos du ministre de la fonction publique à l’encontre de la presse.

La situation des militaires de Dédougou a été le premier point soulevé par l’opposition. En effet, suite à l’attaque d’une patrouille qui a provoqué la mort de cinq (05) militaires, des éléments se sont rebellés contre leur chef de corps et ont demandé à ce qu’il soit relevé de ses fonctions. Le chef de l’Etat a donc instruit qu’il en soit ainsi. Au même moment, l’Union police nationale (UNAPOL) dénonce des “velléités de détournement des armes d’un corps par un autre corps“ . L’opposition rappelle aussi le mouvement d’humeur éclaté au camp Guillaume de Ouagadougou le 23 août dernier.

Pour elle (l’opposition), « tous ces faits montrent qu’il y a un malaise au sein de notre armée » et ces situations ne sont pas de nature à faciliter le combat contre les ennemis. L’opposition estime alors que le président du Faso et la hiérarchie militaire doivent travailler à rassurer la troupe et galvaniser les soldats.

Le mercredi 18 septembre dernier, le ministère de la fonction publique a officiellement lancé les épreuves des concours directs de la fonction publique session 2019. “Plus de 1.200.000 candidats inscrits pour 5.892 postes, soit un poste pour 211 candidats“ . L’opposition constate depuis un certain temps, la réduction des recrutements de la fonction publique par le pouvoir en place « sans avoir créé des conditions d’auto-emploi et sans avoir apporté des réformes nécessaires à la formation académique et professionnelle. » Amadou Diemdioda Dicko déclare à cet effet: « il est temps que les autorités fassent un diagnostic sérieux du système d’éducation et d’enseignement, ainsi que la formation professionnelle au Burkina Faso pour en déceler les profondes insuffisances et lui donner une nouvelle orientation. »

Aujourd’hui, 96 écoles sont occupées par des déplacés internes et 9000 élèves sont également en situation de déplacés internes. L’opposition invite le gouvernement à mettre tout en œuvre pour sécuriser les zones attaquées et permettre la réouverture des classes.

En ce qui concerne l’organisation du forum national de la jeunesse tenu à Bobo-Dioulasso sous le thème : « rôle et responsabilité de la jeunesse dans l’édification d’une nation unie, prospère et émergente dans un contexte de lutte contre l’insécurité », l’opposition tout en saluant la reprise du forum, juge cependant que le pouvoir a politisé ce forum. « L’édition 2019 n’a été qu’une foire de retrouvailles pour battre campagne auprès d’une certaine de jeunesses convoyée opportunément sur place » a laissé entendre Amadou Dicko.

« Je n’écoute pas la radio, je ne lis pas de journal du Burkina. J’avance », tels ont été les propos du ministre de la fonction publique, Séni Ouédraogo le 16 septembre dernier, puis d’ajouter: « moi je n’ai pas peur de ne plus être ministre. Si on m’a enlevé même, on m’a arrangé ». Pour l’opposition politique, ces propos n’honorent pas sa fonction en tant que ministre et sont “attentatoires“ à l’image de la presse et des travailleurs. C’est ainsi que l’opposition estime que le ministre doit présenter ses excuses à la presse, aux citoyens burkinabè et aux partenaires sociaux pour avoir tenu des propos discourtois à la limite insultants.

La crise qui secoue le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a été abordée lors de cette conférence de presse. En tant que parti allié à l’opposition politique, le 4ème vice président de l’UPC n’a pas manqué de donner son avis. « Les crises existent partout » a-t-il déclaré. Même l’UPC, poursuit-il, a perdu des membres à l’Assemblée nationale. “Nos adversaires d’aujourd’hui sont nos alliés demain et nos alliés d’aujourd’hui peuvent être nos adversaires demain : c’est la politique. C’est vrai que cela affaiblit l’opposition mais l’opposition ne sera forte qu’une fois à Kosyam” , a-t-il fait comprendre.

Soyez le premier à commenter sur "Burkina : Le forum de la jeunesse a été politisé, selon l’Opposition politique"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*

16 + huit =