Burkina : deux commissariats attaqués par des jihadistes dans le nord du pays

 

Deux commissariats situés dans la province du Soum, près de la frontière malienne, ont été frappés par des attaques quasi simultanées de jihadistes dans la nuit de lundi à mardi, selon des sources sécuritaires. Le bilan est encore inconnu et les autorités se demandent s’il pourrait s’agir d’une diversion.

« Deux de nos commissariats ont été attaqués cette nuit à Barabulé et Tongomaël », a affirmé à l’AFP le ministre de la Sécurité Simon Compaoré, sans donner de bilan. Deux sources sécuritaires ont parlé d’une opération « jihadiste ».

Joint par l’AFP, Mohamed Dah, Haut Commissaire de la province du Soum, dont Djibo est le chef-lieu, a affirmé que « les attaques ont eu lieu quasi simultanément, mais les tirs à Barabulé ont été plus intenses qu’à Tongomaël. Les tirs ont cessé, mais les assaillants ne sont toujours pas partis. Un renfort militaire a été envoyé sur les lieux ».

Une diversion ?

« On se demande si c’est une diversion, afin de mobiliser des forces de sécurité pour attaquer des cibles plus importantes », a-t-il avoué, sans pouvoir non plus donner de bilan.

Sous couvert d’anonymat, une autre source sécuritaire a expliqué que l’attaque à Barabulé était l’œuvre d’une « dizaine de jihadistes arrivés sur six motos ».

Cette attaque est survenue pendant le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui attire des dizaines de milliers de cinéphiles, dont de nombreux étrangers, dans la capitale burkinabè, située à 210 km au sud de Djibo. Le gouvernement avait assuré avoir pris des mesures spéciales pour protéger ce célèbre festival, qui est l’occasion pour le pays de rayonner positivement à travers le continent et le monde.

Des attaques récurrentes depuis 2015

Le 16 décembre, une attaque de jihadistes sur un détachement de l’armée à Nassoumbou, également dans la province du Soum, près de la frontière malienne, avait fait douze morts, traumatisant le pays. Ce raid jihadiste est le plus meurtrier jamais perpétré contre l’armée dans ce pays.

Il s’agissait alors de la seconde attaque visant l’armée depuis le début des attaques jihadistes au premier trimestre 2015 au Burkina Faso. En octobre 2016, la première attaque avait fait six morts – quatre militaires et deux civils -, les deux civils ayant été probablement tués par des « tirs amis ».

Frontalier du Mali et du Niger, le nord du Burkina est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015. Les attaques jihadistes au Burkina Faso sont surtout concentrées dans le nord du pays. Mais le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés en plein cœur de la capitale Ouagadougou. Une attaque revendiquée par le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Jeuneafrique

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