Projet de modification du code électoral : l’opposition dénonce un tripatouillage dudit code

Les groupes parlementaires de l’opposition politique étaient face aux journalistes ce mardi 31 juillet 2018. Le projet de loi portant modification de la loi numéro 014-2001/AN du 3 juillet 2001 portant code électoral, en est le principal motif. Le vote de cette loi est un recul démocratique d’après eux et ils refusent d’en être témoins.

Les groupes parlementaires de l’opposition politique du Burkina Faso ont claqué la porte de l’Hémicycle hier 30 juillet 2018. Ils ont dit non au vote du projet de loi portant modification de la loi numéro 014-2001/AN du 3 juillet 2001. Par devoir de redevabilité, ils ont initié une conférence de presse ce mardi, c’est-à-dire le lendemain du vote, pour, disent-t-ils, expliquer les raisons de leurs refus de voter ladite loi.

Le projet du code électoral modifié le 30 juillet 2018, impose comme document de vote, la CNIB et le passeport burkinabè en excluant la carte consulaire, et c’est ce qui fâche l’opposition burkinabè. Pourtant cette carte, document administratif délivré par des mandataires attitrés du gouvernement du Burkina Faso, est également prévu dans la loi 005-2015/CNT.

« Nous nous présentons devant vous aujourd’hui afin que vous puissiez être le relais pour expliquer les raisons de notre refus de donner quitus au tripatouillage de ce code qui exclut de facto un bon nombre de burkinabè des consultations électorales à venir notamment ceux de la diaspora », déclare d’entrée l’honorable Francois Z. Bacye du groupe parlementaire Paix, Justice et Réconciliation.

Aussi, d’après l’honorable Nicolas K. Dah du groupe parlementaire UPC, à la rencontre trimestrielle des Ambassadeurs et des Consuls honoraires et généraux, du 20 octobre 2017, l’Ambassadeur Mahamadou Zongo a affirmé que la carte consulaire est biométrique et sécurisée et d’ajouter « au verso de la carte consulaire, il est clairement mentionné qu’elle tient lieu de CNIB ». Alors, ahuris, les députés de l’opposition se demandent pourquoi, c’est maintenant que la question de fiabilité est mise sur la table ?

Autre point qui ne fait pas l’assentiment de l’opposition dans cette loi, c’est que dans ce code électoral, il est prévu que les opérations de vote se dérouleront uniquement dans les ambassades et les consulats. Le potentiel du code électoral étant grand dans certains pays, l’opposition est inquiète quant à la capacité de pouvoir le contenir dans leurs enceintes.

Au regard de cette situation, l’opposition tire sa conclusion : c’est l’institutionnalisation de la logique d’exclusion instaurée par Sherrif SY, actuellement Haut représentant du Président Roch Marc Christian Kaboré. Du reste, à en croire l’honorable Alphonse Nombré, ce sont des milliers, voire des millions de burkinabè qui seront exclus des scrutins à venir par les effets de cette loi. L’opposition politique ne compte pas se limiter à cette seule conférence de presse. Pour Juliette Bonkoungou, députée du CDP, « nous avons bel et bien une stratégie que nous choisissons de ne pas vous la dévoiler ici et maintenant ». Moussa Zerbo de l’UPC, lui est très clair sur un point. « Ne mélangez pas la CENI à cette affaire, elle n’y est pour rien », martèle-t-il et de terminer « elle a proposé trois pièces pour le vote à savoir la CNIB, le passeport et la carte consulaire et c’est le MPP qui a choisi de retirer la carte consulaire».

 

 

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