Boko Haram : une nouvelle spirale de violences au Nigeria

Les combattants de la faction de Boko Haram de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont multiplié ces dernières semaines les attaques contre l’armée nigériane et les civils. Appris par Jeune Afrique, une recrudescence qui pourrait s’expliquer par la mort de Mamman Nur, numéro 2 de l’organisation considéré comme « modéré ».

Une sage-femme employée du Comité international de la Croix Rouge (CICR) détenue depuis plus de six mois par Boko Haram au Nigeria a été exécutée par l’organisation islamique, a révélé le CICR. , ainsi que les rumeurs sur la mort supposée d’un haut responsable du groupe jihadiste font craindre une recrudescence des violences dans le nord-est du Nigeria. Suite à l’enlèvement de la jeune femme, nommée Saifura Khorsa dont la nationalité n’a pas été dévoilée, une « demande scandaleuse (de rançon) », dont le montant était « irrecevable », était parvenue aux autorités, qui l’avaient ignorée, indiquent des informateurs au sein du groupe. Cette exécution intervient alors que des informations publiées la semaine dernière notamment par le quotidien nigérian Daily Trust indiquent que des combattants de la faction de Boko Haram de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) auraient tué leur numéro 2, Mamman Nur. Celui-ci, un Arabe shuwa dont les parents étaient originaires du Tchad, était un proche et un lieutenant de Mohamed Yusuf, le fondateur de la secte Jama’atu Ahl as-Sunnah il-Da’awati wal-Jihad (Communauté des disciples pour la propagation de la guerre sainte et de l’islam), qui sera bientôt connue sous le nom de Boko Haram.

En 2009, après la mort de Yusuf, abattu par la police, Mamman Nur n’avait pas tardé à faire sécession du groupe de Boko Haram dirigé par Abubakar Shekau, “plus radical et plus agressif” , selon International Crisis Group, pour fonder l’ISWAP, qui s’était engagé à ne frapper que des cibles « dures », militaires et gouvernementales. L’assassinat de Saifura Khorsa accrédite donc la thèse de l’assassinat de Mamman Nur, ou au moins de sa mise à l’écart au profit « des éléments les plus radicaux du groupe, qui préfèrent la violence aveugle telle qu’elle est menée par Shekau », a déclaré à l’AFP une source bien informée sous couvert d’anonymat. Abou Mosab Al Barnawi, le fils de Mohammed Yusuf, qui dirige actuellement l’ISWAP, serait lui-même menacé. Le gouvernement nigérian n’a fait aucun commentaire officiel à propos de la mort supposée de Nur. Plusieurs sources bien informées ont indiqué à l’AFP que l’opposition à Nur n’a cessé de grandir depuis l’enlèvement de plus de 100écolières dans la ville reculée de Dapchi, dans l’Etat de Yobe, en février dernier. Toutes les étudiantes sauf une, la seule chrétienne du groupe, ont été ramenées dans leur foyer après un mois de captivité.

 

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