Agriculture: une meilleure adoption des paquets technologiques pour améliorer la productivité agricole

Le jeudi 15 février dernier, s’est tenu à Ouagadougou un atelier de fin de projet sur l’orientation des investisseurs vers l’intensification agricole durable en Afrique. Ce projet qui a duré trois  ans, visait à améliorer la productivité agricole de façon durable en ayant sur son viseur le cas du Burkina Faso. C’est un  atelier aux allures de panel qui a réuni des chercheurs, des directeurs régionaux de l’agriculture, des partenaires techniques et financiers. Il a permis de toucher du doigt les différentes contraintes qui minent le monde de la production agricole et de dégager des solutions.

Le projet sur l’orientation des investissements vers l’intensification agricole durable en Afrique  a été mis en œuvre au Burkina Faso depuis 2014 avec pour objectif, de comprendre les raisons du faible rendement agricole malgré la disponibilité des paquets technologiques mis en œuvre par le monde de la recherche. Avec l’appui des partenaires techniques et financiers, des chercheurs de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) ont travaillé à révéler que ce faible rendement de la productivité agricole est lié à une faible adoption des paquets technologiques mis en œuvre par la recherche. Pour Dr Isabelle Dabiré, coordonnatrice du projet, la mise en œuvre de ce projet part du constat que malgré les différentes stratégies d’intensification de l’agriculture développées et promues par la recherche agricole dans le but de réduire les écarts entre les rendements expérimentaux et ceux obtenus par les agriculteurs, le rendement des producteurs reste en deçà des attentes. Pour elle, il était important de chercher à comprendre les raisons de la faible adoption de ces stratégies (qui sont entre autres l’adoption des paquets technologies, les pratiques de gestion et de conservation des eaux, des plantes et des sols) par les producteurs. La restitution des travaux montre que cette faible adoption se situe au niveau du construit social. Elle explique que cela est lié au manque de moyens des acteurs clés de la production agricole. Si les femmes et les jeunes sont les plus impliqués depuis la préparation des sols, jusqu’à la récolte, ils restent également la couche la plus démunie et manquent de ressources nécessaires pour acquérir les moyens technologiques modernes. Pour elle, la source du mal étant organisationnelle, il est important de revoir le côté organisationnel des producteurs  afin d’éviter les pertes d’énergie et d’argent. Estelle Plat, directrice de l’ONG américaine Innovations for Poverty Action (IPA), pour le Mali et le Burkina et partenaire du projet, l’étude démontre également que si l’on approche les producteurs au moment où ils ont de la liquidité, ils sont à mesure d’acheter les intrants et investir. Elle va jusqu’à trouver que cette approche a beaucoup plus d’impacts que les prix subventionnés. Selon elle, quand on leur propose des intrants juste après la récolte, ils peuvent acheter trois à quatre fois plus d’engrais, que quand on leur propose d’acheter les intrants au moment de la saison agricole, même avec des prix subventionnés. Cependant, il n’y a pas d’amalgame car ce n’est pas une remise en cause de la subvention mais elle pointe du doigt à ce niveau, la mise à disposition tardive des intrants subventionnés.

Pour le directeur général de l’INERA, Hamidou Traoré, l’atteinte d’une croissance durable de la productivité agricole pour les principales cultures de base est un défi majeur pour presque tous les gouvernements africains. C’est pourquoi il pense qu’ il est impérieux d’identifier des approches innovatrices prometteuses qui permettent de promouvoir l’intensification durable.

En rappel, c’est la région du Nord qui a été la zone de théâtre de cette étude avec le sorgho comme céréale témoin. Ce céréale occupe plus de 80% des terres cultivables dans cette région.

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