Pour la première fois, le verbatim des notes d’Ari Fleischer, conseiller presse de George W. Bush à bord de l’avion présidentiel américain le jour des attentats, a été publié.

Nous sommes le 11 septembre 2001. Ari Fleischer, conseiller presse de George W. Bush, est avec le président américain à bord de l’Air Force One. L’avion présidentiel américain est parti de Floride peu après les attentats menés par des commandos d’Al Qaïda contre les tours du World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington. Il conduit le président en lieu sûr sur une base aérienne du Nebraska, puis à Washington en fin de journée. Ari Fleisher s’empare d’un carnet et retranscrit sur six pages les réactions des dirigeants qui l’entoure.

Ces notes manuscrites donnent la mesure de l’ambiance à bord de l’Air Force One. “Je prenais toujours des notes. Ça faisait partie de mon boulot”, a-t-il raconté à Reuters. “Mais le 11 septembre, j’ai tout de suite compris combien il était important de conserver une trace de ce que le président disait et faisait. Je me suis collé à ses côtés et j’ai passé toute la journée dans sa cabine d’Air Force One à écouter et prendre des notes”.

Une bonne partie de ces notes avaient déjà été rendues publiques dans des discours ou des tweets envoyés par Ari Fleischer lors des précédents anniversaires des attentats. L’ancien conseiller les avait aussi mis à disposition de la commission d’enquête sur le 11 septembre. Mais c’est la première fois que le verbatim est diffusé dans son intégralité.

“Nous sommes en guerre”, dit tout de suite George W. Bush à son vice-président, Dick Cheney. Très rapidement, le président américain est obnubilé par l’idée de représailles. “Je veux savoir sans attendre qui a fait ça”, dit-il. “Ça (la riposte) va durer un moment et on ne va pas se contenter d’une tape sur les doigts”, promet-il. Il ajoute : “Quand nous saurons qui a fait ça, ils ne m’aimeront pas en tant que président. Quelqu’un va payer pour ça”.

Le président américain s’oppose ensuite au Secret Service, chargé de sa protection, qui veut le dissuader de rentrer trop vite à Washington. “Je veux rentrer à la Maison (Blanche) dès que possible”, prévient-il. “Je ne supporte pas que qui ce soit me tienne loin de Washington.” “Nos gars nous disent que la situation est encore trop instable”, lui répond un de ses conseillers, tandis que son directeur de cabinet, Andy Card, lui suggère de “laisser la poussière retomber”.

Les notes d’Ari Fleischer montrent aussi que les passagers d’Air Force One, dont le nom de code était “Angel”, ont pendant un temps pensé que l’avion présidentiel était la cible suivante des terroristes après avoir entendu quelqu’un au sol annoncer : “Angel est le prochain“. Les services de renseignement américains ont bien plus tard conclu qu’il s’agissait d’une erreur de transmission, dont l’une des conséquences a par la suite été l’amélioration du système de communications d’Air Force One.

George W. Bush, arrivé à la Maison Blanche huit mois plus tôt, a ce jour-là une autre priorité : s’assurer que ses proches allaient bien. Très vite informé que sa femme, Laura, et leurs deux filles ont été mises en sécurité, il insiste : “Et Barney ?”. “Votre chien est déjà sur les traces d’Oussama ben Laden”, lui répond Andy Card.

Source Reuters