Grève de 72 heures du SYNTSHA à Dédougou: Quatre femmes à terme font fausse couche

  Le Syndicat des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) a lancé une grève de 72heures du 22 au 24 novembre 2016. Dans l’optique d’obtenir une satisfaction de leur plateforme revendicative. Ce deuxième jour de la grève, nous sommes allés faire le constat dans les centres de santé publics et privés.

9C‘est deuxième jour de la grève de 72 h décrété par le Syndicat des travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA). Il est 7h 50mn au CSPS communale de Dédougou quand nous arrivons sur les lieux. Un centre de santé désert, les portes des bâtiments du dispensaire de la maternité et autre totalement fermés, pas de patients ni d’accompagnants, aucune présence d’agents de santé. « Y a personne depuis hier ! » lance la seule personne que nous avons rencontrée, une femme des services de nettoyage. Depuis hier, ajoute-t-elle « personne n’est venue ». Plus loin le constat est pareil au Centre Médical Urbain (CMU) avec la seule présence du gardien.

Après le constat fait dans ces deux centres, nous nous sommes rendu au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Dédougou. Là, à la différence du CSPS il y a des patients et des accompagnants aux services d’urgences mais aucune ombre « d’homme ou de femme en blouse » aucun service minimum. Des accompagnants assis dans le hall, content de nous voir. Après les salutations d’usage, une accompagnante laisse entendre « s’il vous plait vous n’allez pas nous aider ? Depuis hier personne n’est passé par là ». Selon Abdramane Dao accompagnant de malade venu du village de Tissy à 55km de Dédougou, son malade a été admis au CHR il y a de cela 9 jours. « La grève des agents de santé joue sur l’état de notre malade puisse qu’il y a pas de suivi depuis hier personne n’est passé nous voir » a-t-il confié. Pour lui, il comprend le bien fondé du mouvement qu’observent les agents de santé, mais le suivi de son malade demeure le souci majeur. « Il y’en a même qui sont repartis avec leur malade et disent revenir à la fin de la grève » a-t-il témoigné.

Même son de cloche à la maternité de Dédougou. Madi Sankara dit accompagner son épouse qui a subi une césarienne le 21 novembre à 19h. « Juste après l’intervention ils sont tous partis jusqu’à aujourd’hui 23 novembre, personne n’est venu nous voir » a-t-il indiqué. Pour sieur Sankara, son malade dit sentir des douleurs au niveau du ventre mais n’ayant pas le choix ils sont obligés de supporter en attendant la fin de la grève.

 

Des patients qui ne peuvent pas être pris en charge par ces structures de santé publiques se retrouvent dans des structures publiques ou les agents ne militent pas dans le syndicat. On peut citer le dispensaire du camp militaire, le service Psychiatrique à l’OST.

Le centre paramédical « lève-toi et marche » à caractère confessionnelle depuis le premier jour de la grève a senti une affluence qui est plus que d’habitude nous dit Pascal Kabré coordonnateur des activités du centre paramédical « Lève-toi et marche ». «  Depuis hier nous avons senti l’affluence qui est plus que d’habitude nous avons reçu des patients dont des cas grabataires qui normalement devraient être pris en charge par l’hôpital mais… !! » nous a-t-il confié. A cela sieur Kabré ajoute que compte tenu de leur plateau technique qui est incomplet, le centre ne peut prendre en charge tous les patients. « Il y a un accidenté qui nous est parvenu sans dent avec des fractures, ce genre de cas pour le prendre en charge il faut faire des clichés radio » a-t-il pris en exemple. Ce qui dépasse la compétence au niveau du plateau technique du centre qui est obligé de référer les patients dans des cliniques à Bobo ou à Ouaga. Nous avons enregistré quatre femmes à terme et certaines ont fait une fausse couche a-t-il conclu.

4Pour le Secrétaire Général de la section du SYNTSHA du Mouhoun Mathieu Traoré, la grève est très bien suivie à 95% car au niveau de l’hôpital et des centres de santé, c’est le silence qui est constaté selon lui. Au terme des 72h si le SYNTSHA n’est pas satisfait, c’est sûr que nous prendrons d’autres mesures pour faire aboutir notre plateforme. A laissé entendre Mathieu Traoré. « Nous profitons de l’occasion pour nous excuser auprès des populations » a-t-il fait savoir. Toute fois le SG de la section Mouhoun du SYNTSHA a signifié qu’une démarche a été prise vers les religieux, les coutumiers pour les informer de la situation et faire part de leur préavis. « Nous savons que ça crée des désagréments auprès des populations on s’en excuse ce n’est pas notre objectif » a conclu Mathieu Traoré.

 

1 Commentaire sur "Grève de 72 heures du SYNTSHA à Dédougou: Quatre femmes à terme font fausse couche"

  1. Que Dieu me pardonne pour le mepris que j ai pour les acteurs de cette vilaine attitude venant des eminences grises de notre systeme de sante: Ce n est plus ni moins que du chantage, pas a l endroit des gouvernants, mais du people qui vous a donne vie, eduques et employes. C est encore pire que le regime Bilaise qui au moins, etait repute sanguinaire et cruel. Laisser mourir des patients (mem pas de service minimal en hopital!!!!) en guise de pression pour satisfaire des preoccupations salariales, juste d argent, il faut etre criminel pour le faire… et ces gens ne meritent aucun respect pour ce pas qu ils viennent de franchir. A vrai dire, il me semble que la honte a pris berceau dans mon pays, bien qu il y ait pas longtemps des dignes fils sont tombles en heros pour la cause de tous. Puisse Dieu vous pardoner car vous semblez ignorer ce que vous faites au people.

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