Grand banditisme : un individu passé dans l’art du faux dans les filets de la Gendarmerie

La Brigade de Recherche de la Gendarmerie de Ouagadougou a mis hors d’état de nuire un faussaire passé non seulement dans l’art de contrefaire des documents administratifs mais aussi des diplômes de l’enseignement technique. Le lundi 10 avril 2017 à Ouagadougou, les pandores ont tenu une conférence de presse pour donner l’information. Ces « vrais faux » documents sont utilisés pour faciliter l’orientation de l’étudiant dans sa filière souhaitée à l’Université Ouaga1 Pr Joseph KI-Zerbo et dans l’établissement des dossiers dans le cadre des appels d’offres.

M. XY imprimeur de fonction et ancien étudiant de l’Université Ouaga 1 Joseph KI-Zerbo, fait de la contrefaçon depuis 2008. Le 5 avril dernier, la Brigade de Recherche de la Gendarmerie de Ouagadougou a mis la main sur ce dernier. Au cours d’une conférence de presse, le Directeur des enquêtes, le Major Abdoulaye Sawadogo a dévoilé de fond en comble sa procédure pour la production de faux documents administratifs ce lundi 10 avril 2017 à Ouagadougou.

Près d’une vingtaine de faux documents administratifs trouvés au bureau M.XY lors d’une perquisition indique le Major Abdoulaye Sawadogo, chef des opérations.

Parmi ces documents, d’après lui, des certificats de nationalités, des casiers judiciaires, des permis urbains d’habiter, des attestations d’attributions de parcelle, des livrets de famille, des actes de naissances, de décès et de mariages. Pour ce qui est des diplômes, poursuit le Major, le Sieur avait à sa possession des diplômes d’enseignement technique comme le BTS, Le BEP, DITP, le CAP, le DTSGC, etc. En sus de ces diplômes, la présence de certains documents étaient non moins considérable. Il s’agit entre autres de certificats provisoires du BAC, de visites techniques, des attestations de succès, des cartes crises de véhicules, des permis de conduire, des certificats de résidences et de célibats, des timbres fiscaux et des quittances, tous contrefaits.

Mahamadou Sawadogo, président des affaires Académiques des Orientations et de l’Information (DAOI) de l’Université Ouaga 1 Joseph KI-Zerbo, a quant à lui salué la diligence par laquelle les pandores ont mené de bout en bout l’enquête, « C’est le lieu pour moi, au nom du premier responsable de l’Université, de remercier la Gendarmerie pour son professionnalisme », laisse-t-il entendre.

Le mode « operendi » du Sieur XY dans la production de vrais faux documents

Pour les orientations des nouveaux bacheliers, M. XY confesse aux pandores que plusieurs parents d’étudiants dont la moyenne obtenue ne leur permet pas d’être orientés à une filière scientifique, le contacte afin qu’il les aide à faciliter leur inscription dans la filière voulue.

C’est là que le fausseur entre jeu, il fait introduire les faux documents contenant de bonnes moyennes et le tour est joué. A en croire le Major Sawadogo, en contrepartie, le Sieur reçoit des parents des sommes allant de 75 000 francs CFA a 150 000 francs CFA. « A ce stade de l’enquête, plus d’une dizaine de bacheliers ont été orientes via la pratique », précise le Major.

En ce qui concerne la réalisation de documents contrefaits, M. XY dispose de 130 cachets de toutes les administrations confondues qu’il a lui-même confectionnés, foi du Directeur des enquêtes. Il possède également les signatures déjà scannées de l’autorité concernée. Pour les légalisations des documents, il les faits sur place chez lui au bureau. En cet effet, il détient la signature de plusieurs officiers et commissaires de police du Burkina Faso. Même procédure pour ce qui est des documents délivrés par la Mairie. En effet, affirme le Major, il a à sa possession des signatures bien scannées des Maires concernés notamment celui de Ouagadougou, de Koudougou, de Gongoussi et de Pabré.

“Les valeurs des timbres contrefaits saisis entre les mains de M. XY est estimée à 12 millions de francs CFA pour les timbres de 10 000 francs CFA et 60 000 francs CFA pour les timbres de 5000 francs CFA”, déclare le Major Sawadogo.

Les prix des différents documents contrefaits varient de ­6 000 francs CFA à 50 000 francs.

Casier judiciaire, certificat de nationalité et permis urbain d’habiter : 10 000 f

Acte de naissance, de décès, mariage, et de résidence : 6000 f

Attestation de situation fiscale : 25 000 à 50 000 f

Relevé de note plus inscription : 100 000 f

Pour les dossiers d’appel d’offres, l’ensemble des documents frauduleux est établi à 50 000 francs CFA par dossier.

L’ouverture de cette enquête, conclu le Major Sawadogo Abdoulaye, s’est faite suite à une plainte formulée par l’Université Ouaga 1 Joseph KI-Zerbo pour présomption de fraude au baccalauréat. « Vue la quantité des documents saisis et du génie du principale accusé, nous avons pensé qu’il avait des complices. Mais après investigation nous avons découvert qu’il en était rien », darde Major Sawadogo. Il invite la population à plus de vigilance et de collaboration. Il n’a pas manqué l’occasion de dissuader les uns et les autres à la facilité et à la quête de gains faciles.

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