Forces rétrogrades et occultes du centre : Soumane Touré dit haut ce que tout le monde pense bas

Le 12 juin, Soumane Touré le secrétaire général du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (P.I.T.J), était devant la presse à l’occasion de la rentrée politique de son parti pour s’épancher longuement sur la situation politique du Burkina Faso. Dans sa longue adresse au peuple, il n’a pas fait dans la langue de bois. Dans son discours, celui-ci a évoqué le terme de “ force rétrogardes et obscures”, , sans pour autant préciser de quelles forces il s’agit. En réalité le vieux Touré semble vouloir dire tout haut ce que bien de politiciens n’oseraient évoquer.

Depuis des temps mémoriaux Soumane Touré s’est illustré de part ses frasques, dénonciations et coups de gueule. Pour les plus jeunes, Soumane Touré représente ni plus ni moins que ces anciens politiciens qui en manque de côte de popularité, font du “bougant”, pour maintenir leur aura. Mais c’est mal connaître ce vieux de la vielle. Tout puissant syndicaliste qu’il était au temps de Lamizana, Soumane Touré a contribué indéniablement dans la lutte pour un meilleur devenir des travailleurs au Burkina.

Par la suite, il s’est impliqué dans la politique pour espérer contribuer d’avantage à la construction de son pays. Mais avant, il fut un brave combattant syndicaliste. Il n’avait pas sa langue dans sa poche. Sous Thomas Sankara il a même été emprisonné parce qu’il disait plus qu’il ne fallait. Sous Blaise ce monsieur ne s’est pas ramoli, même si entre temps sa position était assez confuse par rapport à l’article 37. Cependant, Soumane a une constante, dénoncer sans manière. Ce qui fait qu’il ne se gêne pas d’employer des termes vulgaires, comme “ bâtard”. Mais dans le fond, il est convaincu de son rôle c-a-d jouer au trouble fête, au garde fou, quitte à être jugé de fou. A ce propos, lors de la rentrée politique de son parti, il a longuement développé la situation du pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Dans son discours il a amplement évoqué le terme de “ forces rétrogardes et obscures du centre”. Ce terme est employé discrètement ce qui nous conduit à nous demander de quelle force il s’agit au juste.

Cette force d’après les propos de Touré était contre la candidature de Charles Bila Kaboré, alors qu’il était proposé pour être candidat à la présidentielle au temps de Lamizana. Selon toujours Touré, d’autres candidatures plus tard, n’avaient pas l’assentiment de ces forces, comme si au Burkina Faso il existe des forces qui plébiscitent telle candidature ou pas en dehors des arcanes politiques.

Mais tantôt dans son texte, le président du PITJ semble indiquer que la royauté mossi et l’église catholique sont en réalité les forces prétendues “retrogrades et obscures du centre”. Pourquoi précisement ceux-ci? Mystère et boule de gomme.

Cependant, une chose est sûre, au Burkina Faso le centre du pays qui regorge le plus de mossi a longtemps eu une certaine influence dans la gestion politique de notre pays. Il suffit de jeter un regard sur l’évolution de la crise politique que le pays a connu lorsque le coup d’état d’octobre 2015 est survenu. Le mogho naaba a été la personne ressource autour de laquelle les protagonistes ont trouvé des solutions apaisantes pour le pays. Certains après n’ont pas apprécié ce état de fait, considérant que dans une république il ne sied pas au mogho naaba de régler de telles situations. Mais dans la réalité il ne pouvait en être autrement vu la réalité sur le terrain. Pour plusieurs burkinabè, le mogho naaba est le chef suprême des mossis, ces derniers composent d’ailleurs la majorité de la population, et en réalité il est un chef respecté qui a toujours donné des conseils aux politiciens de manière officieuse. Pour ceux qui se souviennent de l’histoitre, il eut un temps où au Burkina Faso, il était question de monarchie constitutionnelle.

En 1959 le mogho Naba Kougri a mobilisé 3000 soldats armés de lances et de flêches pour exiger sa représention au sein de l’assemblée terrritoriale, aujourd’hui assemblée nationale. En réalité les mossis regroupés autour de leur chef suprême depuis longtemps avaient crées le premier parti politique au Burkina. Politiquement ils étaient assez forts vu que leur parti mobilisait du monde. Malheureusement la tentative d’installer une monarchie constitutionnelle comme en Angletterre a échoué. Toutefois, l’Eglise catholique était du côté de la royauté et militait dicrètement. Malheureusement, c’est la république qui l’a remporté grâce au combat de Ouezzin Coulibaly, Joseph Conombe et Maurice Yaméogo. La royauté a été écartée de la scène politique. Toutefois, la royauté a gardé une certaine influence sur les politiques, si fait que certaines rumeurs farfelues expliquent la défaite de Zéphirin Diabré face à Roch parce que le premier ne serait pas mossi du centre comme se réclame Ablassé Ouedraogo.

La royauté mossi et l’église auraient donc une influence perverse sur la politique au Burkina au point de choisir le candidat à faire passer coûte que coûte. Si c’est le cas, c’est grave et même très grave. Espérons dons que “les forces retrogardes et obscures du centre” dont fait allusion l’intrépide et valereux Soumane Touré ne soient pas formellement la royauté mossi et l’église catholique.

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